Gorillaz a d'abord été un concept. Malin mais puissant. Puis on s'est rendu compte qu'il y avait des idées, bonnes, et de la musique, souvent stimulante, parfois ébouriffante, derrière. Au troisième album, malheureusement, il semble que l'inspiration se soit tarie, qu'il ne reste plus que ce fameux concept, se parodiant lui-même dans un délire très second degré d'auto-dissolution, voire de putréfaction. "Plastic Beach" ? Oui, tout-à-fait ! On n'entend ici que du bruit blanc, du hip hop jazzy exsangue, la bande son atone d'un film perdu et ennuyeux. Quelques moments lumineux qui déchirent le voile d'ennui - la voix de vieux singe de Lou Reed, par exemple -, mais c'est définitivement trop peu. Définitivement mort. Ou alors, il est possible que ce genre de truc ne me parle pas à moi. Après tout, le "plastique, c'est fantastique", non ? [Critique écrite en 2010]