A la recherche d'une identité
Après avoir écouté Playing The Angel j'ai eu la drôle d'impression que le disque partait un peu dans tous les sens. Une sorte de fourre tout mi rock, mi electro, avec des chansons écrites par Martin Gore mais également, pour la première fois, par Dave Gahan lui-même. Comme si Depeche Mode nous montrait l'étendu de ses capacités après un Exciter minimaliste.
Le résultat est intéressant et parfois très bon. Playing The Angel, hormis avoir une pochette bien moche, semble contenir une sorte de message adressé à Dieu en filigrane. "John the revelator" critique les prophéties de Jean. "Precious" dit à Dieu qu'il n'est pas normal que les innocents souffrent sur Terre. "The Darkest Star" semble identifier Dieu à une étoile noire qui a fait suffisamment de mal comme ça et doit rester à sa place. Mais on retrouve bien sûr les histoires d'amour compliquées, du Depeche Mode quoi, en particulier dans les textes de Gahan. Disons le, ses chansons sont loin d'être les meilleures. Hormis peut être "nothing's impossible" qui, si elle ne brille pas par ses paroles, est étonnante de noirceur dans l'ambiance qu'elle dégage, notamment par le chant de Dave Gahan très joy Divisionesque et la musique quasi kraftwerkienne. Avec ce titre "precious" vient rappeler aux fans que Depeche Mode est un groupe d'electro pop à la base et se rend ainsi une sorte d'auto hommage sympa.
Playing The Angel est un album assez sombre. Parfois franchement mélancolique. S'il ne contient aucune véritable mauvaise chanson il ne contient pas non plus, à mon avis, de titre incontournable (quoique ça peut être discutable pour "John the revelator"). C'est un bon album dans l'ensemble mais pas transcendant non plus. Un opus où le groupe de Basildon semble chercher quelle est la meilleure voie à explorer, une quête quasi identitaire.