J'vous jure, je n'avais pas prévu de chroniquer Doom « Police bastard », un des disques les plus violents jamais enregistrées (et notamment à l'époque où il est sorti, à la fin des 80's).
Du punk terroriste, chaotique, destroy !!!
Mon plaisir, le matin en arrivant (de bonne heure) au bureau, quand je suis seul, c'est de m'écouter pendant 10 ou 15 minutes du punk bien violent...ça me calme, ça me relaxe.
Il faut me comprendre : c'est la faute à mes collègues ; elles sont gentilles , très sympathiques au demeurant mais elles écoutent du rap variété, de la r'n'b variété, de l'électro dance pour discothèque et du ragamuffin, du reggeton (que sais je encore !) elles écoutent toutes la même chose, je les aime bien mais je n'en peux plus, à force de parler de La Fouine, Maître Gims...Des vraies clones, aucune personnalité !! C'est l'enfer avoir de tels goûts musicaux aussi abominables, comment est ce possible ?
Donc vous comprendrez que pour supporter tout cela le matin j'arrive tôt au travail et qu'il me faut ma dose de punk brutal (ENT, Disaffect, Dirt ou Doom) pour rester zen et me mettre de bonne humeur.
La plus « cultivée » musicalement parlant pense que Taxi Therapie c'est le meilleur groupe de rock français de tous les temps, que Superbus c'est du punk et que Green day c'est le groupe le plus violent du monde (« hey Nico tu peux pas t'imaginer Green day en concert, le pogo, c'est l'enfer, tu peux pas imaginer la folie, t'as raté le concert du siècle »)
Alors au boulot ce matin j'ai craqué, j'ai mis Doom « Police Bastard » à fond, heureusement ça ne dure pas longtemps, ça me destresse pour la journée (ensuite je peux entendre que Maître Gims c'est le plus grand artiste actuel avec Dadju et Booba ça ne me fait plus rien !!)
Je suis Doom depuis le début, c'est du même calibre que Napalm death, Siege, Heresy, Ripcord, Extreme Noise Terror...C'est un des pionniers de l'anarcho-punk tendance crust.
« Police bastard » (je ne traduis pas) c'est une tuerie, le mélange parfait d'anarcho punk crust et de grindcore , du punk dischargien mais qui serait revu et corrigé par Napalm Death des années 1986/87.
Une époque où la musique était violente comme jamais et les textes subversifs et corrosifs, sans compromis.
On a ici huit minutes de total chaos et puis c'est tout....mais ça fait du bien quand on ne vous parle que de groupes qui sont des produits commerciaux marketing, des artistes sans aucun talent, lancés au public comme une boîte de lessive, quand les gens consomment uniquement ce qu'on leur propose (heureusement que mes collègues n'écoutent pas Doom en fait !!)
Doom c'est l'influence Discharge mais à un niveau d'aggressivité encore supérieur..
Doom a d'ailleurs influencé beaucoup de groupes navigant dans ces eaux (grindcore / punk crust) comme Disrupt notamment (et beaucoup d'autres)
Un must du genre comme la compilation « Total Doom » (qui regoupe la discographie des débuts du groupe) et comme « Fuck peaceville » (Peaceville étant un des premiers labels du groupe qui en est parti fâché en claquant violemment la porte d'où le titre!!).
« Police bastard » c'est un mini album avec cinq courts titres ; si « Circle » rappelle le premier S.O.B et si « A means to an end » sonne bizzaremment plus comme du "Boston Hardcore" (SSD, Slapshot, Negative Approach....) avec son refrain, le titre phare reste « Police Bastard » un des hymnes anarcho punk.
En gros c'est du bon crust punk mélangé à du grindcore ou du grindcore matiné de punk crust (au choix), joué sans compromis. Une tuerie. Et qui ne plairait pas à mes collègues !
Petite chronique « bonus » du concert de Doom au Gibus le 31 mai
Vendredi 31 mai 2019 tous les afficionados de l'anarcho-punk, du punk crust et du grindcore s'étaient donnés rendez vous au Gibus pour le concert de Doom, l'un des pionniers du genre (avec bien sur Extreme Noise Terror), sorte de croisement entre Discharge et Napalm Death pour schématiser.
Après trois groupes plutôt intéressants dans l'ensemble c'est enfin c'est le tour de DOOM, le groupe culte de punk crust anglais qui se fait trop rare en France. Un des premiers groupes à avoir mis du grind dans son punk crust ou du punk crust dans son grind (au choix) mais bizarrement aucun punk à crête dans le public. Ces derniers n'ont jamais trop apprécié les groupes punk ayant mis du métal dans leur zique !
55 minutes à fond la caisse, aucun temps mort, ça va à 1000 à l'heure. Le groupe enchaîne bien les titres, évidemment quasiment tous dans le même registre ce qu'on pourrait éventuellement regretter mais c'est le lot de beaucoup de groupes punk ou grind. A prendre ou à laisser.
Plus de 30 ans après ses débuts et toujours emmené par Brian Talbot (guitare) et Tony « Stick » ( batterie), Doom n'a en rien perdu sa fougue et sa rage. Fidèle à la doctrine anarcho-punk des débuts : pas de quartiers pour tous les exploiteurs !
Du punk crust « bourrin » à souhait qui ferait passer GBH et Exploited pour du punk mélodique mais ça fait du bien de voir des groupes extrêmes se produire devant un public nombreux. Pogo assuré cela va sans dire !
On peux trouver cela primaire, pas très diversifié, mais on ne peut enlever au groupe son intégrité et son intransigeance sans faille.
Le chanteur (avec un tee-shirt de Girlschool !!!) assure bien pendant les deux tiers du concert puis sa voix se met à décliner sur la fin mais ça passe quand même.
Une reprise de Black Sabbath « Sympton of the universe », une autre d'Extreme Noise terror (« Stick » le batteur a officié un temps chez E.N.T).
Et puis leurs classiques étaient au rendez-vous (je vous fais grâce des titres hormis le fameux « Police bastard ») et le public, satisfait, pouvait rentrer chez lui avec l'impression d'en avoir eu pour son argent (et à 12 € la place c'est doublement vrai).
Un bon concert, trois groupes corrects et Doom qui a fait le job.
PS : certains passages de cette chronique sont à prendre au second degré je préfère le préciser, j'avais juste envie, pour une fois, de me lâcher un peu, de me faire plaisir et de me taper un petit délire.