Portal of I
7.6
Portal of I

Album de Ne Obliviscaris (2012)

Voilà une chronique pas vraiment facile à rédiger. Ne Obliviscaris n’est pas un groupe facile à chroniquer. Après une première démo paru en 2007, le groupe sort le 7 mai ce Portal of I. A noter qu’il est produit par Jens Bogren, producteur qui a pu posé sa patte avec des groupes tel que Opeth ou Katatonia, ça en dit long vous allez voir.

Alors pourquoi difficile à chroniquer ? Ben déjà, le genre musical est assez corsé : une sorte de Metal progressif versatile tendance Black Mélodique avec des violons dedans. Ensuite, la musique est effroyablement complexe, et très difficile à décortiquer. Pour finir, la durée moyenne des morceaux doit être de 10 minutes. Mais pas de découragement, on se lance !

Direct je vous préviens, c’est pratiquement inutile d’écouter un unique titre de l’album. Pour être apprécié à sa juste valeur, l’album doit être écouté dans sa globalité. En effet, vous n’allez pas trouver the riff ou le passage qui tue sur un titre. C’est la continuité de l’album qui vous fera kiffer.

Leur musique peut être comparé à une sorte de voyage chaotique en mer. Pris en pleine tempête, le groupe nous assène plusieurs vagues de brutalité, parsemée de plusieurs accalmies poétiques et mélancoliques. Pour les passages brutaux, on a ma foi du classique, des tremolos riffs véloces parfois assez mélodiques avec une voix bien Black derrière. Les passages mid-tempos sont pour ma part bien plus plaisants (j’ai du mal avec le Black Metal quel qu’il soit) avec par exemple And Plague Flowers The Kaleido. Mais le meilleur reste les passages calmes aériens, avec des passages à la gratte acoustique.

Il faut greffer à tout cela un instrument quasiment omniprésent : le violon. On peut l’entendre dans la majorité des compositions. On salue l’originalité et le talent, les musiciens assurent vraiment, mais si on doit apporter un bémol, je trouve juste que ses partitions manquent un poil de “pulse” ou de je ne sais quoi, il manque peut-être un peu plus de créativité (ça reste quand même une pure démonstration de ce que l’on peut faire avec cette instrument) et moins de redondance. La vraie particularité est aussi la dualité entre le violon et les guitares, on ressent une certaine dissonance entre les deux qui rend le rendu étrange mais agréable.

Transition toute faite avec les différents chants. Les growls de Xenoyr se mélangent souvent avec le chant clair de Tim Charles, c’est le même que pour les guitares/violon. Pour en revenir au chant clair, celui-çi est vraiment nickel, clairement dans la mouvance prog mais travaillé.

Le travail se retrouve aussi dans les compositions souvent complexes mais on s’emmerde jamais malgré la longueur. Du fait justement aux différentes composantes de la musique (voir les paragraphes plus haut). Quelques passages semblent sortis de nulle part mais bon, c’est inhérent au genre.

L’un des (petits) défauts de cet album et du groupe en général sont les influences un peu trop marqués. En effet, on pense tout de suite à Enslaved pour le côté Black Metal progressif et Opeth pour la dualité passages acoustiques et mélancoliques/gros riffs agressifs. Ce petit côté Folk mérite une précision. Si les passages acoustiques d’Opeth sont hivernales et scandinaves, ici on en est loin puisque le groupe est Australien.

Pour en revenir à la production et à Jens Bogren, celui-çi a fait un travail remarquable en attribuant à chaque instrument un place prépondérante dans le mix. Le seul minuscule reproche est un certain manque de précision lors des passages bien brutaux.

Un bonne claque et pourtant le Black même mélodique me botte pas. Mais quand on possède un excellent talent pour la composition et qu’on ajoute une touche progressive, je ne peux que m’incliner. C’est vraiment un excellent disque, pas facile d’accès mais qui en vaut la peine.
Serviet_
8
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Créée

le 26 sept. 2012

Modifiée

le 26 sept. 2012

Critique lue 364 fois

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