Une belle découverte que ces belges de COS et cet album « Postaeolian Train Robbery » sorti en 1974 ; merci à Epitaph, un incollable et grand spécialiste du rock progressif sur Sens Critique de m'avoir conseillé ce disque car il y a quelques mois je ne connaissais pas. Ni même le groupe d'ailleurs.
(Et je crois d'autre part que c'est seulement le deuxième album belge que je chronique après....Acid du speed metal des années 80 ! ).
A la première écoute beaucoup diront que c'est pas mal mais qu'il y a ici ou là des imperfections par rapport aux ténors du genre : Oui et alors ? Cela donne un charme supplémentaire et puis franchement cela tient la route sans problèmes. Car justement musicalement parlant il y a un côté « jam entre potes » qui donne un supplément d'âme, on sent que les morceaux n'ont pas été enregistrés 50 fois avant de garder la bonne prise...et c'est aussi un des intérêts de cet album.
COS oscille entre jazz rock et rock progressif mais le groupe a su créer son univers propre avec ses particularités, ses délires, même si cela rappelle parfois Magma notamment pour les voix (la chanteuse Pascale est excellente, il suffit d'écouter « Populi », on tutoie les sommets – mais difficile de savoir en quelle langue elle chante, tout est axé sur les intonations et la phonétique) - et les musiciens ne sont pas des manchots loin de là, la rythmique donne le tempo où viennent se greffer le piano, la guitare et même le xylophone; du prog' qui sort de l'ordinaire avec une pointe de folie que j'apprécie bien.
Les longues plages instrumentales sont très réussies, l'impression d'improvisations comme il y en avait beaucoup à la fin des années 60 / début 70 ajoute un plus (personnellement il y a juste les passages « piano jazz » qui ne me branchent vraiment pas trop, par exemple l'intro du très jazz rock « Coloc » mais dans le même titre la guitare nous envoie un solo planant excellent et Pascale vient faire quelques apparitions où se voix sonne comme un instrument ), donc un peu trop jazzy parfois mais c'est seulement un sentiment qui n'engage que moi, rien de bien grave.
Mes préférences allant néanmoins vers « Cocalnut » et « Amafam ».
Si la parenté avec l'école de Canterbury est évidente j'y vois encore une fois beaucoup de filiation avec Magma, qui pour moi reste le sommet de créativité. Et un « modèle » d'innovation..
La partie bonus du CD est plus expérimentale mais toujours intéressante (avec le très bon « Achille »).
En tout cas le vrai bonheur d'avoir découvert un très bon album, une perle oubliée en quelque sorte.