Le grand album foutraque des Kinks, passant en revue ni plus ni moins que le rock. Et puisqu'un seul ne suffisait pas, les frangins l'ont coupé en deux. Mais c'est sûrement une idée de Ray, tout ça.
Perturbant, à l'écoute on entendra carrément un bout de Bungalow Bill, le glam rock du Lou Reed de Transformer, les harmonies surf des Beach Boys, les changements de rythme abruptes genre Mothers, un drôle d'hybride énergique et soul où les Stones et les Who auraient fait l'amour (One of the Survivors), le tout manquant probablement de cohérence mais peu importe. Même Hendrix vient faire coucou en conclusion.
Si le morceau d'introduction fiche un peu la frousse et annonce un opéra rock alors que tout a déjà été bien fait ailleurs, la suite est nettement plus réussie et certains titres, à l'image de Daylight et ses guitares profondes et lourdes comme l'acier, ou encore Where Are They Now et sa douce mélancolie sublimée par des claviers obsédants, figurent parmi ce qu'on a entendu de plus rejouissant et marquant chez les Kinks.