A l'écoute de The Pretenders, on se dira que les années 80, finalement, ce n'était pas si mal. Album sans doute majeur, à ranger du côté de son cousin pas si éloigné que ça London Calling, dont il partage son même panache et sa même volonté de faire du rock'n'roll par-dessus toutes les étiquettes qu'on veut bien lui coller. New wave, post-punk, tous les qualificatifs sont bons pour l'etiquetage avant l'emballage et la pesée.
Et rien que pour The Phone Call, n'importe qui pourrait se lever à 3h du matin pour décrocher le combiné avec toutes ces voix qui jaillissent de part et d'autres, derrière un fracas de bruits et de moulinets de guitare hypnotiques. Space Invader, l'instrumental, comprime l'atmosphère pour n'en garder que sa ligne de basse tonitruante et ses riffs en acier trempé qui ont ce je-ne-sais-quoi de Velvet et de Jesus & Mary Chain. Ce qui démarque un album génial d'un très bon album, c'est le soin qu'il apporte à ses introductions et conclusions : rien de bien nouveau à l'horizon puisqu'on ne lira pas le paragraphe dans son intégralité, ce serait trop compliqué à retenir. La superbe voix de Chrissie Hynde est là pour nous confirmer qu'il y a bien un après Patti Smith, les compositions superbes laissent une place confortable aux guitares innovantes et à la rythmique qui ne faiblit pas une seule seconde.