Go for that (I can)

 Ben mon salaud ! Ça sent les années 80 à plein nez, si je ne m’abuse ! Nostalgie. Ne serait-ce que le son, les couleurs acides utilisées, ce flow variété-rock, cette guitare électrique stridente. Toute une époque. Cette batterie réduite à presque rien. La basse qui fait à elle seule la mélodie. Ce tempo binaire à mourir. Les voix travaillées, surtout dans les chœurs. D’école. Heureusement. Ça aide à faire passer la pilule, ces voix. Private Eyes. 

Et Looking For A Good Sign. La variété guettée par la pop acidulée. Sécheresse, et arrangement simplissime. Avec la touche glamour, le sax en plein milieu. Et les voix derrière, dans le décor, pour la surprise-party. C’est cliché surprise-party. Et la caisse claire, on a franchement idée que c’est un gars qui tape sur une caisse en bois ? Et voilà soudain un petit miracle…I Can’t Go For That.
Génial sur bien des points, et parfait sur d’autres. Le parfait tube pop, qui pourrait résumer à lui tout seul les années 80. Mélange de blue-eyed soul, d’harmonie vocale, et d’une basse à tomber par terre, à apprendre par cœur. La seule basse équivalente dans le secteur, c’est le Billie Jean de MJ. Impressionnant. Le texte à la fois drôle, et love song second degré. La boîte à rythme qui trouve ça place, (au milieu). Les scintillements du clavier. Tout est là. Même le cliché du solo de sax au milieu. Et ça marche. Et comment ! Impressionnant de groove, et de justesse. Repris par tout le monde, maintes et maintes fois.

Mano a Mano. Aie ! Retour du beat, du binaire triomphant, et du tube pop-rock pour radios FM. A mon avis, il a marché, et puis on l’a tout de suite oublié après, ce morceau. Les tubes sur mesure, c’est fait pour ça. Simple, droit au but : Mano à Mano. En tapant des mains. Il y a le talent d’écriture des deux gars derrière. Ouf ! Comme quoi, le talent peut sauver un disque. Une ballade. Ça peut sauver de tout. Et puis, arrive : Did It In A Minute. Pas mal, quand même. La mayonnaise prend, malgré ce foutu synthé, au son très vintage. (C’est un album de 1980, ne l’oublions pas). Head Above Water. Plus on avance, plus ça s’enrichit. Le beat reste beat, vendeur, deux temps et puis c’est tout. Mais le reste vit. Mélodie à plusieurs voix, synthé, arpégiateur, riff de guitare électrique, c’est dosé. Très typique du genre. Artisanat de pros.

Tell Me What You Want. Morceau hybride. Pop-reggae? Les deux? Et rockabilly à l’arrivée. Une curiosité. Comme le duo Hall & Oates, qui devait faire incongru, dans la pop commerciale de l’époque. Mélange de rock, soul, pop, assez original. Résultat stéréotypé, pas bâclé pour autant. Et les histoires tournent autour des choses sentimentales. Des voix en or. Des ballades bandantes. Friday Let Me Down. Pas mal. Le choral est top. La tournerie fait tourner la tête. Rien à dire. Unguarded Minute. Le son a un peu vieillit, (un peu), mais la musique vaut le coup. Pas de déperdition de rythme. Pas de fioritures. Ça doit s’écouter, ça reste dansant pour autant. Des pros.

Your Imagination. Et la voix de Daryl, toujours en force, (mais sans gueuler). Très important. Et encore une basse de folie derrière. Lourde, et inlassable. Il prend toute la place, tout en restant à sa place. Chœur d’anges, et la boîte à rythme, qui nous rappelle qu’elle est toujours là. Pas mal. Morceau squelettique, et brillant de simplicité. Sometimes. Tiens ! J’ai comme l’impression de retourner au début du disque. Ça commence cliché rock, façon Hall & Oates, et se complique rapidement. Beaucoup plus riche que prévu, cet album. J’ai eut peur au début, mais la Face B m’emballe franchement. Quand ça nous accroche, on a tendance à l’écouter en boucle.