Paul vu par McCartney

Difficile d'être original en 2016 pour la sortie d'un best of. La demande pour ce genre de produit diminue au fil des années avec l'avènement des plateformes de streaming, et Pure McCartney aurait effectivement pu être une simple playlist sur une plateforme de streaming, concoctée par McCartney lui-même.

Alors pour ce best of, on a vu les choses en grand : le livret est directement intégré à l'emballage digipak (parce que voyez-vous, dans les années 2010, on évite les boîtiers cristal pour les CD, ça pollue la planète et surtout c'est remplaçable, quelle idée) et surtout on a misé sur quelques choix peu instinctifs si on donnait à quiconque la mission de pondre un best of de l'ex-Beatles.

En effet, on a rien entre 83 et 97. C'est le parti pris le plus étonnant, mais faut avouer que sur deux CD, difficile de faire quelque chose de représentatif d'une carrière qui s'étale sur 56 ans de musique. Les versions 2015 de Say Say Say (qui donne plus de place à Michael Jackson dans la répartition des voix) et des trois titres de Tug of War prennent la place des versions originales, et on a de petites curiosités comme un titre du duo The Fireman dont McCartney a fait partie ou encore son single Hope for the Future. Pour ce qui est des autres disques, ce ne sont pas forcément les singles qui sont sélectionnés, mais parfois d'autres titres, et souvent disponibles dans la version de l'album ici.

Personnellement j'ai beaucoup aimé ce voyage à travers la carrière du chanteur. On voit son talent de composition ne pas s’effriter au fil du temps, au contraire il semble se diversifier en vieillissant. Et j'étais plutôt content de découvrir un peu la musique des Wings, pas si éloignée de celle de McCartney en solo, l'album donne vraiment envie de s'y plonger plus sérieusement. En plus, le mastering des morceaux est plutôt bon, le son est vraiment propre et ces dernières années c'est rare qu'on prenne soin de ce détail, surtout pour une compilation.