Pour commencer un grand merci à France Info pour avoir diffusé une petite chronique sur Valerie June, preuve qu’il y a encore quelques petites poches de résistance à sauver au sein de la maison ronde où siège ce qu’il reste de Radio France. Merci pour cette gifle que la maternelle aurait envié, pour cette voix qui capte immédiatement l’attention par-delà les ondes et qui fait noter son joli petit nom, symbole de l’été naissant, dans un coin de son petit cerveau avide de nouveautés musicales. Maintenant, petit cerveau être satisfait pour un ou deux jours…
Comment oublier cette voix si particulière, que les mauvaises langues auront tôt fait de comparer à celle d’Asaf Avidian (bon, c’est vrai qu’elles se ressemblent ces voix…), cette voix venue du fond de la gorge et qui se perche tout en haut des octaves pour mieux transmettre des émotions fébriles et pleines de classe ? Il y a étonnement de l’Afrique dans sa musique, dans son chant, il y a les influences soul de son papa dans sa musique, le gospel de l’église de son enfance et il y a aussi les Etats-Unis dans la musique de Valerie June. Des chansons qui prennent leur temps, qui prennent le temps de poser quelques accords de banjo, seuls sur cette voix étrange. S’en suivent des morceaux qu’on écoute avec bonheur sans forcément qu’on se les grave en mémoire, mais qui parviennent à vous donner une impression de « reviens-y » irrésistible. D’ailleurs on y retourne…
Valerie June est belle à en mourir (c’est peu dire…), Valerie June a une voix inoubliable et dérangeante, Valerie June pratique admirablement le mélange des genres soul, gospel et R&B. Elle a réussi à marquer sa différence au milieu du flot incessant actuel de chanteuses gospel, soul et jazz qui est en train, ni plus ni moins, d’uniformiser un genre qui, à la base, vit essentiellement sur la liberté et l’improvisation. Le succès de Valerie June, tellement à part, pourrait bien remettre un peu d’ordre au sein des maisons de disques qui pensent pour nous.