Sans doute l'un des disques les plus trompeurs jamais produits, cet album bénéficia à l'époque d'une hype mondiale du type : "découvrez l'avenir de la musique", soutenue par une version synthétique et assez creuse de "Satisfaction". En fait de futur, on se retrouve plutôt dans un monde de S.F. fifties, une affectueuse parodie de concepts futuristes dépassés, habilement mis en scène par une bande de punks white trash de l'Amérique profonde. Et quand les quinze dernières minutes de cette bombe punk-rock déguisée en madeleine proustienne (dixit Yves Adrien) par Eno font vraiment parler la poudre, difficile de ne pas voir en Devo les frères d'armes des Buzzocks et autres Undertones...
[Critique écrite en 1993]