On ne présente plus Graveland, ce groupe polonais mettant la scène metal à feu et à sang depuis 1992.
L'artwork est visiblement d'obédience païenne et demeure soigné. La pochette représente Odin chevauchant Sleipnir et brandissant sa lance qui décide de l'issue du combat.
L'EP se compose de 3 titres assez longs avoisinant chacun 10 minutes environ ce qui offre une durée d'écoute honnête d'une demie heure. Darken s'occupant seul de chacun des instruments.
L'album commence par "Till the final death". La batterie est martiale, préparant l'auditeur à l'heure du combat qui éclate finalement par les déclamations perçantes de Draken. Ces dernières rivaliseraient d'impétuosité avec les intonations les plus fielleuses d'Athalwolf du groupe "Wolfnacht".
L'atmosphère médiévale étouffante dépasse complétement l'auditeur consommateur du XXI siècle bien au chaud lové dans son pavillon. Ici tout n'est que pillage, guerre, haine, forteresses incendiées et brutalité barbabre.
Les choeurs ne font que nous entraîner dans ce bataillon sûr et certain de périr au combat avec honneur. Dès la deuxième moitié du track, la batterie se déploie plus que jamais, frappant telle la foudre annihillant tout sur son passage. Le calme s'installe, le combat est terminé. Le track suivant "Temple of my Hatred" débute avec une guitare incisive, invitant au recueillement. Les guitares se poursuivent en un tourbillonement épique en se faisant plus grasses mêlées aux intonations sèches et rauques de Darken. Le titre s'achève en une véritable apothéose. Le matélement de la batterie n'ayant plus rien à envier aux claquements des sabots des chevaux aux valkyries. La voix de Darken devient agonisante, se mêlant au chant des corbeaux poursuivant leur ballet funèbre au dessus du soldat blessé.
Enfin l'EP s'achève avec le titre "W objêcia Smierci" qui reste sans aucun doute le meilleur. Déjà présent sous le titre de "Into Death's Arms" sur le split avec Honor intitulé "Raiders of Revenge" il s'agit ici de la même chanson mais le chant cette fois est polonais. Le rythme est tout d'abord lent, avant de monter en puissance et exploser en une véritable chevauchée épique sous la voûte des arbres de Transylvanie. Le jeu de batterie est particulièrement "rentre dans le tas" et accompagnant la voix de Darken offre une mélodie très entraînante qui trouve son paroxysme au refrain.
Au final on se retrouve avec un EP de très bonne facture comparable en tous points à son prédécesseur "Creed of Iron". Nul doute que ceux qui ont aimé cet album apprécieront "Raise Your Sword!".