Jon Lucien a été élevé dans les îles Vierges britanniques (il est né à Tortola) dans une famille de musiciens . En 1965 sous l'invitation de Dick Richard, un humoriste et pianiste de jazz rencontré lors de jam sessions d’un club local , il est installé aux États-Unis . A New York, Jon enchaine les cachets comme bassiste dans divers formations pour des mariages, barmitsvas au cours desquelles il lui arrive occasionnellement de pousser la chansonnette . Le baryton (et non le thon de Barry) de celui-ci attire la foule ( et non emporté .. oui car :" Emportés par la foule qui nous traîne nous entraîne, écrasés l'un contre l'autre ...) et l’attention des maisons de disques. Vous l'avez deviné , il va de suite signer pour une maison de disque ( RCA Records) et sort son premier album solo, "I Am Now", en 1970. À ce disque , une seul œuvre original . Le reste n'est que reprise de jazz/pop . En gros , le label veut en faire un Frank Sinatra noir . Mais ça , l'ami Lucien , ça ne le convient pas . Dés 1973 , le chanteur prendra ses distances avec sa maison de disque qui intervient trop pour réaliser un album composé uniquement de compositions originales. La sortie de son second album sera un coup de maître avec "Rashida" . Je vous l'annonce tout de suite Rashida est le disque le plus abouti et mature de Jon Lucien . La voix baryton sensuelle et apaisante accomplit des miracles, comme sur la chanson-titre où l’émotion, à son comble, se déploie en cinémascope et en technicolor . Justement , ça ne vient pas comme un cheveu sur la soupe si j'emploie les mot de cinémascope ou de technicolor , car le compositeur Dave Grusin participe à l'album tandis qu'au verso de la pochette de l'album un certain Henri Mancini préfacera un intitulé de " A Musical Journey to a World of Islands" . L'année suivante Grusin et Lucien récidivent à l'album "Mind's Eye" . Ce sera aussi le dernier album sous le label RCA . Ça ne l'empêchera pas en 1975 de signer pour Columbia à l'album " Song for My Lady" malgré le succès modeste commerciale de "Rashida" . "Rashida" , ce n'est ni du jazz , ni du R&B , ni du blues , ni de la bossa .. Non , mais il y de ça . Il y a des bruits vagues accompagnant les percussions (l'ouverture de l'album à la chanson "Kuenda" et qui arrive en introduction au morceau "Would you Believe in Me") , des arrangements orchestraux (Lady Love) , de la soul pop orchestral ( "Luella") des rythmes acoustiques caraïbéens ( "Shana") voire plus saccadé , bondissant aérien ("Satan" -écoutez moi la fin de ce morceau , c'est diabolique-) .
En un mot : "Rashida" ; c'est l'album qu'il te faut ( et non pas vrai - cémalin :-]-) ;