Mais qu’est-ce que tu me fais là ? Chérie ? Un rythme de pop ? Des chansons calibrées, oui, mais pour chanteuse de variété, un beat Hip hop, mais de temps en temps, pour garder un minimum de street credibility, peut-être ? Mais c’est pas assez, tu me le fais petit bras, là. Des chansons qui se limitent à des refrains, des ritournelles pour midinettes post-pubères qui sont excitées par les garçons…Mais c’est sans prétention aucune tout ça ! C’est tout juste bon pour passer dans The Voice. Reprends-toi, chérie, parce que ça ne va pas. Tu as beau gueuler : « I’m a Rock Star ! », tout le monde va s’apercevoir que tu ne l’es pas, justement. Et puis cette voix pitchée et robotisée, je commence à en avoir marre. Dis à ton arrangeur de changer un peu. Ou plutôt, non. Vire-le ! Et embauche quelqu’un de plus concerné par le sujet, parce que celui-là, il va te plomber, sûr. Parce que c’est de la sous-variété que tu me fais là. Bis repetita, le même truc, du top 50, de la soupe à écouter en MP3 sur un téléphone mobile, du n’importe quoi. Fire Bomb, c’est quoi ça ? Même le titre est nul. Laisse ça pour Christina Aguilera, ou pour…comment elle s’appelle cette petite chanteuse canadienne déjà ? Non, pas Céline Dion…Je ne me rappelle pas. Merde. Ça va revenir. Ça va venir….
Et soudain tu dis : Rude Boy ! Et je dis enfin. Enfin, je retrouve ma Riri adorée. Il me fallait cette perle électro, un peu dub, un peu caribéen, pour garder quelque espoir. Le seul morceau qui arrache vraiment. Ça c’est la Riri que j’aime, ton côté Tuff and Gong, ton côté rude girl !!!!
Come on rude boy, boy Come to me now!
Come on rude boy, boy Come to me now!
J’arrive chérie, j’arrive! Je veux en être moi aussi. In bed with Riri, c’est trop de la balle, et... Voilà ! Elle s’appelle Avril Lavigne la petite canadienne. Laisse des trucs comme Russian Roulette ou Fire Bomb à Avril Lavigne, ou Pink ou Nicky Minage, je sais pas… En changeant légèrement le rythme, et le texte, c’est parfait pour elles. Pour en revenir au sujet, il faut avouer que dès que Riri pose sa voix, donc ne rappe pas, ne toaste pas, elle devient une chanteuse de pop normale, seul son aura de star sexy la sauve. On doit alors lui coller une autre célébrité en featuring, sinon ça coince. Ou on doit mettre plein d’effets derrière, pour envelopper le paquet, et rendre le morceau intéressant. Exemple : Photographs ou G4L, noyé sous les nappes synthés qui fusent comme des fusées, et les beat superposés les uns sur les autres. La touche glamour, la touche latina lover, on l’a avec Te Amo, avec le packaging habituel. Latin guitar, rythme syncopé façon lating song, castagnettes, et tutti cuanti. Classique, déjà entendu, et sur entendu.
Cold Case Love est pas mal, le morceau pop unanime pour rameuter tout le monde. Il ne manque que le chœur gospel derrière, pour faire chant d’amour universel. Il y a la percussion, le solo de guitare électrique, tout. Malgré les arrangements tout en overdose, ça sonne presque bien, on va dire que ça passe. C’est comme The Last Song. Ça sonne bien. C’est pas que ce n’est pas bon, ça sonne bien, c’est tout. Le travail bien fait, mais pas inspiré. D’ailleurs je disais que ça se terminait bien, mais c’était pour rester optimiste. Le dernier morceau fait clairement remplissage. Même le titre : The Last Song ! Il ressemble beaucoup au morceau précédent, et on a mis le paquet de violons, et de chœurs pour faire joli, et la montée en crescendo pour impressionner. Au secours ! Très prévisible tout ça. Reprends-toi, chérie. Reprends-toi, je dis ça pour ton bien.
Bon. C’est tout ? C’est pas avec ça que tu vas me faire monter le désir dans le creux de mes reins, alors secoue-toit un peu.