Album à écouter en mode dolby stéréo 5.1

Je n’ai jamais été un fervent de la madone, qui ne m’a jamais réellement impressionnée. Donc cet album, je l’ai écouté en m’attendant à de la pop glamour comme d’hab, je n’espérais aucune surprise en particulier. Après une première écoute, j’étais un peu déçu. Je trouvais le truc intéressant mais en dedans, comme s'il manquait quelque chose, le petit plus.

Une production luxueuse, mais le son en dedans de façon anormale, à part trois morceaux qui ressemblent de loin à des tubes. Comme il y avait doute, j’ai ré-écouté l’album, mais en dolby stéréo surround mode 5.1 pour être sûr de n’avoir rien raté, et là c’est devenu magique. On dirait un concept album. C’est de l’ambiant, de l’électro, c’est doux, et extrêmement sophistiqué; un mélange dingue de sonorités, de sons, de mélodies. J’ai déjà essayé avec d’autres albums, le truc du 5.1 ne marche pas du tout à tous les coups.

Là, on dirait que c’est fait pour ça. La voix de la dame semble être mixée sur plusieurs canaux, comme pour mieux nous faire planer. Aucune surcharge comme par exemple des refrains qui tuent, pour nous faire sauter comme des cabris dans les discothèques. Etonnant ! L’album de la maturité peut-être. Il fallait que Madonna s’éloigne de la pop pour nous offrir ce qui est peut-être son meilleur album. Il fallait qu’elle arrête de jouer à la diva qu’elle n’est pas, et n’a jamais été. Son attirail sado maso vendeur pour le top 50, il fallait qu’elle le range, et ça devient plus intimiste, et plus proche qu’elle ne l’a jamais été. Jusqu’aux textes que je trouvais toujours aseptisés, là j’ai envie de l’écouter. Et j’ai l’impression qu’elle s’adresse à quelqu’un de proche, de très proche, et pas seulement à un auditeur X, ou à un fan Y. Elle n’a pas eut d’enfant à cette époque par hasard ? Si tel est le cas, je pense que ce disque lui est adressé.

On a le morceau pour boîte de nuit chic, Ray Of light, superbement produit, avec cette guitare électrique, puis acoustique, mêlée à tous ces sons numériques. Un rythme posé qui parcourt tout l’album, et donne le ton, des morceaux aux silences plus qu’évocateurs, suavement colorés par des vapeurs électroniques. Une atmosphère en apesanteur, des lignes mélodiques transparentes, maigrelettes, atmosphériques.

On a un peu de groove techno, ça donne: Skin ou Sky Fits Heaven. Pas de tubes flamboyants, et Madona arrête de pousser la voix dans les aigues. Elle a une voix de choriste, il n’y a aucun mal à ça, autant l’assumer quand on sait l’exploiter. Elle revisite le terrain de Björk, avec sa touche personnelle, un peu de cool dans le groove, un peu de luxe dans le glamour. Et ça vole haut, sans avoir besoin d’ecstasy. Le très pop Nothing Really Matters, le bollywoodien Shanti/Ashanti. Le tube Frozen avec ses nappes de synthé, le seul morceau qui me rappelle quelque chose. Celui-là je l’avais entendu au moins une fois. Pas si mal ce morceau finalement. Frozen. Avec des instruments « exotiques », et des samples sorties de machines; sans cette voix adoucie, se serait vraiment froid.

Et arrive le meilleur, les derniers morceaux. Une mélodie simple et sûre, magnifiée par un score d’orchestre, et ça devient magnifique. The Power Of Goodbye. To Have And Not To Hold qui ressemble à une lointaine réponse à La Isla Bonita. Hispanisant, et lumineux. Little Star pour Lucky star. Peut-être qu’elle s’adresse à sa bonne étoile, qui sait. En tout cas une chose est sûre, elle s’adresse à quelqu’un, quelqu’un de très près. Superbe mélodie. Une basse au taquet, un son lourd-léger, une prod aux petits oignons. Enjoy !

Cela faisait longtemps que je l’avais enterrée dans le cimetière de la pop, la madone. Et bien là je la déterre, et elle ne sent pas le moisit, bien au contraire. Il fallait qu’elle fasse un détour du côté de l’électro pour arriver à me faire sentir à nouveau quelque chose à l’intérieur. Allez-y ! On peut écouter ça même si on n’aime pas Madonna.