Reality Rap
7.1
Reality Rap

Album de Infamous Mobb (2007)

Ayyyyye! What Up Son! Tu l'as voulu, tu l'as eu, non pas un grand coup dans ton cul, mais une décharge auditive en provenance du trio le plus sombre du Queensbridge. Ty Nitty, Twin Gambino et GodFather Part III, plus connus sous les Infamous MOBB, nous auront donc bien fait patienter avant de sortir Reality Rap (IM3/Sure Shot Recordings). Trois années de longue attente qui au final auront valu le coup vu le résultat de cette troisième balle. Du côté de la 41st Side, les tranchées semblent toujours aussi saignantes et le climat ombragé par la violence et les histoires de drogues. Depuis Special Edition, ils sont restés fidèles à leur ligne de mire, rien ne semble avoir changé, pour le plus grand bonheur des fans, et ils nous transposent comme à chacun de leurs albums dans leur univers sous pression.

Pas besoin de vous retracer le parcours de ces soldats de la rue, je vous laisserais l'opportunité de lire les précédentes chroniques pour cela, mais on peut d'ores et déjà annoncer qu'à la suite de cet troisième opus, le groupe a décidé de s'arrêter là et que chacun des protagonistes suivront désormais leur carrière en solo. Triste nouvelle, mais que les admirateurs se rassurent, il n'y a guère de mésentente entre les membres et donc à l'avenir on ne sera pas à l'abri de les retrouver de nouveau réunis sur différents projets.Finir sur un point positif, sur une ultime succession de morceaux qui sentent le souffre à sans doute été le fin fond de leur pensée. "Capital Q ouvre le bal et resitue la scène de manière virulente à coup de "1-8-7 in your bitch ass". Ici c'est le QB et ils nous le font bien savoir : Ils l'ont toujours été et ils le resteront à vie. Un nouvel hymne qui laissera une fois de plus l'empreinte de ce quartier légendaire. Quel plaisir de les retrouver à ce même niveau; nous raconter leurs histoires, leur vie sur des productions qui sentent à la fois la froideur, l'austérité du ghetto avec pourtant toujours cette touche d'espoir si mélodieuse qui fait toute la force de leurs dires, comme on peut l'entendre à plusieurs reprises tel l'incroyable "Blauu!" (fourni par Havoc), "Reality Rap" d'Alchemist, ou "Double-El" avec Big Noyd. Une lourdeur paranoïaque pas possible s'empare de nous à l'écoute de "Who Can You Trust" (produit par Urilius), l'on transpire d'inquiétude avec Un Pachino sur "4/20″, où l'on se demande si Gambino n'aurait pas durant ces années de plus en plus abusé de la fumette de part sa voix grave sur son solo "Closer".

Vous l'aurez compris, leur univers musical est encore une fois hermétique, tout ce qui s'apparente à de la pacotille n'est pas le bienvenue, et ils font toujours confiance à leur acolyte tels que Chinky ("Muzik 4 The User" prod. Evidence), Big Noyd, ou encore Flame Killer pour les accompagner en cas de besoin. Pourtant, un invité surprenant s'est vu convier au projet. Une figure on ne peu plus emblématique de New-York, puisqu'il s'agit du Green Eyed Bandit, Erick Sermon en personne. Venu apporter une de ses bonnes productions reconnaissables entre des milliers sur "Betti Bye Bye", il apaise les esprits de cet album brut, et vient même poser quelques phrasés pour une combinaison avec les IM3 sur "Streetz Of NY". Ce qu'on regrette un peu c'est la faible présence de Prodigy, qui apparaît uniquement sur le titre le plus léger du disque, "Handle Ya Business" avec le chanteur V-12. Mais à part ça, pas grand reproche à leur faire, les Infamous Mobb nous offrent un véritable cadeau en cette fin d'année. Un dernier épisode qui clôt en beauté la carrière sans fausse note de ce groupe qui a suivi le sentier tracé par les Mobb Deep, en s'imposant pour devenir aujourd'hui ce trio unique et mythique que l'on connaît
Bobby_Milk
7
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le 22 déc. 2011

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