Max Richter s’empare des Quatre Saisons de Vivaldi et en propose une recomposition néo-classique assez prodigieuse, en dépit d’une tendance finale à la dénaturation qui ne fait pas vraiment sens avec la démarche adoptée jusqu’alors. Toutes les obsessions de Richter se rejouent ici, tantôt derrière la partition originelle tantôt au premier plan par un entrelacs de motifs et de réajustements : on a l’impression que le compositeur tire les fils d’un ouvrage si grandiose qu’il s’offre en parure magique, inépuisable. Ce qui demeurait en sourdine accède à la lumière, bénéficie d’un développement langoureux et mélancolique qui témoigne de la perception contemporaine des saisons. Temps nouveaux, mais aussi temps du regret, de ce qui n’est plus là, les saisons sommeillent puis s’éveillent dans des élans de brutalité. Une partition qui tient de la merveille.

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le 14 avr. 2019

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