Redemption
6.9
Redemption

Album de Jay Rock (2018)

Monter en puissance en gardant un style brut

Cela faisait un moment que Jay Rock parlait de cet album, censé lui faire passer un cap après son deuxième album 90059 qui avait eu un bon succès d'estime mais produit entièrement maison par Top Dawg et bénéficiant d'une sortie limité. Ce dernier n'avait peut être pas eu le rayonnement mérité mais Redemption est censé sur le papier lui donner les clefs pour grimper d'un palier à un autre. L'a-t-il fait dans les faits ?


A la différence du précédent projet, si on retrouve bien comme d'habitude l'équipe Top Dawg à la production avec les classiques Sounwave, Jay Rock a eu des producteurs de renommée tels que Boi-1da connu pour son travail avec des artistes tels que Drake, Kendrick, Eminem etc. Est également présent Mike Will Made It, l'un des artisans de l'immense succès de Damn.


Si Kendrick représentait la lumière au sein de Top Dawg, Schoolboy Q, une certaine forme de noirceur teinté de folie, Ab-Soul, un espoir qui tarde à se concrétiser, Jay Rock a toujours représenté le côté brut de Black Hippie. S'il s'essaie à d'autres choses sur ce nouveau projet, il garde ce côté brut qui anime sa musique et lui donne ce grain particulier à côté des autres artistes Top Dawg.


Tout le début de l'album est accrocheur et jongle entre un côté sombre et un côté doux et posé, chose que nous avait peu habitué Rock. Ce dernier démontre tous ses talents sur les 13 tracks de l'album pour un projet qui coule de lui même tout le long, les morceaux s’enchaînent avec une certaine harmonie dans l'ensemble. Jay Rock s'essaie tantôt à l'autotune, tantôt à un flow plus énergique mais qui ne le réussit pas trop selon moi tant il monte dans les aigus. Il s'essaie à un ton un peu plus chanté qui lui réussit plutôt bien, lui qui a un style assez brut mais une voix qui pouvait lui permettre d'autres choses.


Au niveau des featurings, on peut constater une certaine montée en puissance puisque qu'il s'entoure pour cet album de J. Cole, Kendrick, Jeremih, Future et SZA. Des collaborations peu nombreuses mais ce qui n'est pas désagréable. Néanmoins, j'ai été un peu sceptique par le featuring avec Jeremih même si dans l'ensemble, le morceau passe, je n'aime pas le style de l'artiste.


Des morceaux se détachent clairement de l'album comme ES Tales, OSOM avec J. Cole, Wow Freestyle où Kendrick peut démontrer son talent et le très posé Redemption où SZA s'imposait d'évidence pour illustrer ce morceau avec un Kendrick qui participe aux harmonies vocales comme il aime se cacher de cette façon dans les albums des artistes Top Dawg.


Je suis heureux que Win soit le dernier son de l'album tant je n'avais pas été marqué lorsqu'il l'avait sorti de manière promotionnelle, je n'accroche pas au flow, à la voix mais globalement hormis ce morceau que je n'apprécie guère, le reste est cohérent et aucun son n'est réellement à jeter.


Dans l'ensemble, Jay Rock a réalisé un album qui lui convient, on ne lui demande pas et on ne peut lui demander de faire du Kendrick Lamar sous prétexte qu'il soit signé sous la même bannière. Jay fait évoluer son flow dans ce projet où il tente de nouvelles choses que ce soit avec son flow, le choix des morceaux avec plus ou moins de succès. Je n'ai pas trop apprécié les tentatives d'autotune sur l'album mais qui restent assez relatives. Si l'artiste bénéficiera certainement d'une plus faible couverture médiatique que ses compères Schoolboy Q et Kendrick, son style plus brut et moins importable que les deux autres sonne "moins vendeur" mais a quand même donné son quart d'heure de gloire avec King's Dead. En définitive, un album qui lui a bel et bien permis de franchir un pallier dans ce qu'il nous avait offert jusqu'ici.

Makavelli
7
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Créée

le 17 juin 2018

Critique lue 456 fois

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