Reg Strikes Back
5.7
Reg Strikes Back

Album de Elton John (1988)

On avait quitté Elton au fond du trou sortant en 86 ce qui peut s’apparenter comme un des plus mauvais albums de sa carrière (« Leather jackets »). Il va commencer à se remettre en cause, faire le tri dans sa vie, ce qui ne sera bien entendu pas facile. En 87, à la suite d’une tournée où il est accompagné d’un orchestre symphonique, il perd sa voix, ne pouvant même plus parler et doit se faire opérer de nodules sur les cordes vocales, ce qui avait permis une pause bienvenue dans une vie complètement folle, entre addictions et tournées continues. En 88, il présente donc de « Reg Strikes Back » comme l’album de la rédemption, du renouveau. Et c’est vrai qu’il y a de ça bien que l’album soit loin d’être parfait. On est loin du naufrage de l’album précédent. Elton veut faire le tri au sens propre, à commencer par ses armoires, ce que suggère cette pochette sur laquelle sont placées quelques-unes des nombreuses tenues de scène qu’il a portées au fil des années, très chargées en couleurs, en plumes et paillettes, c’est le moins qu’on puisse dire ! Quelques années après, il en donnera d’ailleurs une bonne partie pour des ventes aux enchères afin de financer ses œuvres caritatives (la lutte contre le Sida…). C’est le début de costumes plus simples, sans perruques folles ni lunettes extravagantes. Ce qui touche tout de suite l’auditeur/auditrice, c’est la voix d’Elton, revenue bien devant, puissante (« Goodbye Marlon Brando » envoie bien). « A word in Spanish » aurait sans doute constitué une meilleure piste d’ouverture que « Town of plenty » avec son refrain efficace et sa touche méditerranéenne (Pete Townshend est à la guitare acoustique). Le morceau qui suit, « Mona Lisas ans Mad Hatters (Part 2) » se veut une suite du même morceau paru sur « Honky Château », sans en avoir la classe quand même (toujours l’envie de renouer avec le passé glorieux). « I don’t wanna go with you like that » a été le tube de l’album et traite de la fin d’un couple (le sien peut-être), efficace à défaut d’être impérissable (la façon dont il martèle à la fin son piano est réjouissante !). Si on veut vraiment 2 bons morceaux, il faut sans doute les chercher à la fin de chaque face du vinyle de l’époque. "Japanese Hands" contient une atmosphère des plus intéressantes en mêlant guitares et nappes oniriques. Quant à "Since God Invented Girls", c'est une ballade au son évidemment eighties, mais dans les tons "classiques" d'Elton. On y appréciera de ce fait plus que jamais la présence des chœurs superbes, et notamment de ce brave Dee Murray dont c'est la toute dernière participation à un album du Maître avant son décès brutal en 1992. Le bassiste mythique, bien qu'il ne touche pas son instrument ici, s'en va à jamais sur une note des plus classieuses. Un album au son un peu trop daté et où tous les morceaux ne sont pas excellents mais un Elton qui retrouve du jus et ça, ça fait du bien. La suite allait être encore un cran au-dessus !

JOE-ROBERTS
5
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le 16 sept. 2024

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