Pluie, vapeur, vitesse !
Car en fait c'est de ça qu'il s'agit. Passées les paroles sanglantes, le décorum morbide et le supposé satanisme, cet album délivre une énergie qui n'est pas loin d'être parfaitement pure. Le raffinement attendra quelques 29 minutes s'il veut bien. Jamais colère, haine, frénésie ne trouveront plus belle expression, jamais les cordes d'une guitare ne trancheront autant de veines pour la plus grande joie de l'auditeur, jamais voix ne percera autant notre peau et notre chair, jamais batterie ne martellera à ce point notre carcasse, jamais on n'essaiera de monter encore et encore le volume pour tenter vainement de tarir sa soif de violence auto infligée !
Peu importent au final les chansons, elles n'en sont pas vraiment, les différents morceaux d'une diabolique perfection, s'emboîtent, se confondent presque, comme les multiples nuages d'un orage qui gronde, gronde avant de vraiment éclater, libérant sa puissance inouïe et figeant chacun de nous entre frayeur et admiration. Et à la fin, toute cette rage ayant atteint son apogée, j'aperçus alors au milieu du trône, des quatre Animaux et des Vieillards un Agneau debout, comme égorgé ; il avait sept cornes et sept yeux : Il pleut du sang, la terre s'en nourrit avidement et, avouons-le nous sans fard, nous aussi !