Rest, le dernier album de Charlotte Gainsbourg est à la fois un album personnel intime et impudique. C 'est un peu une histoire familiale qui, tout à coup nous appartient.
Il y règne une atmosphère mélancolique, celle des adieux, Adieu à son père dans Lying with you, Adieu à sa soeur Kate dans le sublime et émouvant morceau qui porte son nom.
Et puis le manque, presque obsessionnel qui semble se traduire par des boucles que l 'on retrouve sur plusieurs titres.
S 'il est clair que Serge est omniprésent, je trouve que Charlotte est très charismatique et fait preuve d 'audace, tant sur les thèmes qu 'elle aborde (qui mieux qu 'elle pour évoquer le cadavre du père ou dépeindre ses visites au cimetière?), tant sur le choix musical et les personnes dont elle s 'est entourée pour réaliser ce projet.
Impossible de faire l 'impasse sur le style Daft Punk, dont Guy Man signe la très élégante et bouleversante balade Rest.
Et puis l 'électro de Sébastian qui vient complètement contrebalancer le côté tristesse de l 'album.
Le deuil mais pas seulement, une naissance aussi et sans doute une libération, c 'est ce qu'on a envie de souhaiter à cette artiste.
Toutefois on nous a vendu un album dans lequel Charlotte ose le français, petite déception me concernant, la langue de la Javanaise ne prédomine pas ici.
Je note une collaboration avec Paul McCartney, pour Songbird in the Cage qui apporte certes une note punchy, mais qui, pour ma part ne restera pas dans les annales.
Gros coup de coeur pour Les Oxalys, qui clôture Rest.
Serge est réincarné en Charlotte, c 'est bluffant.
Elle parvient à mélanger la pierre tombale et le disco! et un petit bonus tout à la fin où l 'on entend sa fille chanter, moment attendrissant, comme une ôde à la vie.
Je m'interroge enfin sur le succès à venir de cet opus, s 'il trouve une place dans le coeur des fans de Charlotte Gainsbourg et de l 'univers Gainsbourien, je ne sais pas si il parviendra à convaincre un plus large public.