Retour aux sources ou fuite en avant ?
Vu les notes, le nouveau Archive a l'air de diviser. Ce qui est clair, c'est que ça n'est pas un "gros" album comme Controlling Crowds, et que les mélodies qu'on associait ces dernières années à Archive, Darius et sa bande les ont laissées pour le projet Axiom. Restriction n'en est pas la suite, ii est même radicalement différent, laissant de côté les longues pièces qui prennent leur temps pour monter en puissance pour 12 titres "courts", efficaces, et rompant joyeusement la formule dans laquelle, osons le dire, Archive s'était progressivement enfermé depuis You All Look The Same To Me. Ironie ou coincidence, pour un album qui s'appelle Restriction, on ne peut pas dire qu'ils se soient restreint, justement. Le mot d'ordre semble avoir été "tout est permis", et ça part dans toutes les directions, encore plus que sur le précédent, et cette fois ci avec une assurance qui leur permet d'exploser leur équilibre habituel. On retrouve les fidèles Pollard Berrier et Dave Pen, mais la star ici, c'est Holly Martin qui gagne enfin un rôle central, qu'elle soit en solo ou en choeurs. Et avec une apparition de Maria Q, on a l'album le plus féminin d'Archive depuis Take My Head, et le plus énergique aussi. Formaté, diront certains, mais après plusieurs albums reprenant à peu près la même formule (que With Us Until You're Dead essayait déjà de briser un peu), ça fait du bien d'entendre Archive se faire plaisir en explorant d'autres formes, tout en gardant sa patte. Avant qu'ils ne s'enferment dans le néo Pink Floyd, c'était même ce qu'on aimait chez eux.