À force de chroniquer des artistes comme The Healing Road ou Robert Reed, j'en avais presque oublié que Mike Oldfield faisait encore de la musique. Il me le rappelle de fort belle manière, avec un Return to Ommadawn qui reprend la formule des premiers albums.


Techniquement, s'il devait y avoir eu un Ommadawn II, ça aurait dû être Amarok, mais d'après Mike Oldfield, la composition a pris une autre tournure. En lisant la chronique de l'album sur le site Amarok Prog, j'ai appris que le musicien britannique avait coup sur coup perdu son père et un de ses fils, en plus d'un divorce. Ça fait beaucoup.


Évidemment, la première question que le fan que je suis se pose, c'est "que reste-t-il du Mike Oldfield d'antan?" Parce que ce Return to Ommadawn est, comme son nom l'indique, un retour aux sources, au troisième album pour être précis. Eh bien d'abord, c'est donc un retour à un format quelque peu oublié: deux pistes de vingt-et-une minutes, nommées "Part I" et "Part II", comme deux faces d'un vinyle.


C'est aussi le retour à un style qui, à la fois, fleure bon les seventies et qui, pour le fan que je suis, est intemporel. Un mélange de rock progressif instrumental, pour les constructions longues et complexes, d'instruments traditionnels et de musique symphonique pour la multiplication des instruments.


Un tel mélange aurait tendance à s'apparenter à ces pâtisseries des terres celtiques, qui contiennent 250 g de beurre, 250 g de farine et 250 de sucre pour une portion de 250 g. Pourtant, le mélange est tout sauf lourdingue. C'est même spectaculairement aérien, tout en restant accessible. Simple, sans esbrouffe, voire apaisé.


Qui plus est, par rapport aux deux "hommagistes" précités, on retrouve dans Return to Ommadawn tout ce qui fait la "patte" Mike Oldfield, mais aucune redite, même en forme de clin d'œil. Il évite l'écueil de l'auto-parodie.


Le seul reproche que je ferais à cet album est la pochette: si l'illustration est loin d'être moche, elle n'a pas grand-chose à voir avec la choucroute et, entre ça et la typo plus que quelconque, on dirait presque que quelqu’un s'est amusé à calquer une histoire med-fan sur la musique sans trop savoir de quoi il s'agit. Vous admettrez cela dit que, comme critique, c'est assez mineur.


Return to Ommadawn n'est peut-être pas le meilleur album de Mike Oldfield EVAR, mais il doit se caser dans les dix-douze premiers et c'est aisément le plus réussi depuis The Songs of Distant Earth – qui date quand même de 1994. Le qualifier d'album-événement n'est pas galvaudé, surtout si on a gardé son âme de fan.


Mike Oldfield, c'est quand même le premier musicien que j'ai vu en vrai-concert-rock-avec-du-gros-son. C'était en 1985.


Chronique précédemment publiée sur alias.erdorin.org

SGallay
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le 31 janv. 2017

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