Lâcheté et mensonges
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Quelques mois se sont écoulés depuis le triomphe - on va dire artistique - de "You can't Hide your Love Forever" (parce que, à part les parents des musiciens, leurs amis, et aussi John Peel quand même, personne n'a acheté le disque...), et Orange Juice n'est déjà plus le même Orange Juice. James Kirk, l'alter ego d'Edwyn Collins, qu'on peut juger responsable du côté "post punk" (comme on dit aujourd’hui) du groupe, est parti, avec le batteur. Edwyn a ramené Zeke Manyika, qui restera d'ailleurs le batteur et percussioniste impérial du groupe jusqu'au bout, et qui accentue sans doute la tendance vers un funk décomplexé : les deux morceaux "africains" de "Rip It Up" sont d'ailleurs à proprement parler irrésistibles, au sein d'un album tout aussi chaotique que le premier, mais déjà beaucoup plus maîtrisé. Chaotique parce que, pour construire un second disque seulement quelques mois après le premier, Edwyn et ses (nouveaux) potes ont ratissé les fonds de tiroir, sont allés chercher la reprise qui va bien, bref ont fait feu de tout bois. Maîtrisé, car ils ont aussi appris à mieux jouer, à mieux chanter. .. même si l'on est, et c'est tant mieux, encore bien loin de pouvoir parler de professionnalisme ici. La vérité est que ce disque, peut-être moins instantanément charmant que son prédécesseur, est une machine - parfois irrésistible - à donner du plaisir : on dansera jusqu'au bout de la nuit sur la chanson titre, on tombera amoureux ou bien on pleurera toutes les larmes de son corps après s'être fait largué sur pas mal de morceaux soul qui voient Edwyn s'essayer, avec déjà pas mal de réussite, à crooner... "Rip It Up" (l'album) ne rencontrera malheureusement pas non plus le succès commercial qu'il méritait, et les choses vont alors se compliquer pour nos jeunes amis de Glasgow.
[Critique écrite en 2017]
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Vous reprendrez bien un peu de jus d'orange ? La discographie merveilleuse d'Edwyn Collins
Créée
le 23 oct. 2017
Critique lue 142 fois
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