De Johnny Hallyday, il émergeait souvent cette double image qu'il présentait. Un côté sortait plus que l'autre selon ce que l'idole chantait et selon les circonstances des choix dans sa vie artistique.
Il pouvait projeter une image de ringard idolâtré par des admirateurs qui devenaient, souvent, insupportables pour les esgourdes régulièrement hermétiques au chanteur, tout comme il pouvait renvoyer l'autre image, plus sympathique et touchante, mais gardant un charisme assuré comme sur la pochette présente.
Rock'N'Roll Attitude, c'est la rencontre de Johnny avec Michel Berger dans la moitié des années 1980. Les plus connues des chansons ici sont évidemment "Le Chanteur Abandonné" et "Quelque Chose De Tennessee", deux ballades où Hallyday exprime son blues à l'âme sur des arrangements que le créateur de Starmania a approprié aux interprétations vocales du rockeur bien aimé.
Il y a aussi "Aimer Vivre" qui exprime de la hargne poignante avant que le tempo s'accélère pour un final en gospel. "Équipe De Nuit" insuffle une certaine émotion dès l'entame du premier couplet et "Rock'n'Roll Attitude", malgré son aspect pompier avec sa section de cuivre et les riffs burnés pour des poseurs sur la scène à chaque refrain, passe toujours bien.
C'est vers la fin du disque que ça se gâte un peu, en arrivant au slow trop lisse "Seul Mais Pas Solitaire", première des deux ou trois chansons les moins terribles de l'album, "Parker, Connais Pas" enchainant juste derrière.
Malgré son âge et malgré l'époque (décriée à tort ou à raison musicalement) de sa sortie, Rock'n'Roll Attitude présente bien plus de qualités que de défauts. Ce ne serait pas se tromper ou de mentir de dire qu'il s'agit d'un des meilleurs disques de la constellation Hallyday, encore maintenant, d'un homme qui chante alors remis à neuf et qui continue ici de briller.