The (Early) Ballad of Frankie Lee and Judas Priest
Premier album d'un des futurs piliers du heavy metal, le Rocka Rolla des Judas Priest offre une approche quelque peu torturée (et hasardeuse) de leur imaginaire. La recherche identitaire n'est pas encore constituée (sérieux, cherchez sur Internet un extrait de leur performance en '75 sur la BBC et observez leurs costumes) : l'ensemble "Winter/Deep Freeze/Winter Retreat" patine de travers et manque de punch, la chansion éponyme de leur album sonne faux, "One for the Road" démarre timidement les premiers pas de Judas Priest, qui vient tout juste de recruter Rob Halford au chant.
Quand bien même, nous ne restons pas affamés. La trame musicale se dessine peu à peu. "Cheater" cogne les enceintes à l'instar de "The Wizard" de Black Sabbath, "Never Satisfied" et "Dying to Meet You" maintiennent en éveil l'auditeur sans se forcer. Et que dire de la petite balade mélancolique, "Run of the Mill", où Halford prouve qu'il en a dans les cordes vocales.
Ce n'est pas un album mémorable, non. Surtout lorsqu'on connait la discographie que pondra régulièrement Judas Priest, leur talent reste ici encore à ses balbutiements. Toujours est-il que Rocka Rolla contient quelques poussières d'or que tout fan se doit d'écouter au moins une fois dans sa courte vie.
NB : "Caviar and Meths" ne constitue qu'un tout petit extrait de l'oeuvre originale, fondée avec Al Atkins, l'ex-chanteur du groupe. Seul le passage instrumental a subsisté dans Rocka Rolla, dommage.