Rome par David Mennessier
"Je fais un bien triste métier, je suis un faussaire", une phrase de Dominique A qui s'accorde bien avec ce disque de Danger Mouse et Daniele Luppi. Les deux protagonistes de ce projet avaient pourtant déjà prouver leur savoir-faire sur le très abouti "Dark Night of The Soul". Un disque au casting idéal (The Flaming Lips, Iggy Pop, David Lynch, Vic Chesnutt) dont la force principale émanait du talentueux songwriter Mark Linkous (Sparklehorse) qui donnait du sens à ce brulot Pop démesuré. On serait bien tenté de dire que nous sommes ici en présence d'un remake réalisé avec un générique toujours clinquant (Jack White, Norah Jones) mais qui souffre de l'absence de Linkous (décédé en 2010) qui laisse ce disque face à de multiples défauts que ses textes auraient peut-être pu sauver. L'une des failles de l'album "Rome" réside dans cet envie de reproduire les oeuvres d'artistes que Danger Mouse et Daniele Luppi vénèrent par-dessus tout. Les clins d'oeil appuyés à Ennio Morricone, Serge Gainsbourg (la basse Fretless de "Melody Nelson") et John Barry démontrent que des copistes à la sensibilité musicale affirmée ressembleront toujours à des faussaires studieux mais dénués de talent propre. On souhaite à Danger Mouse de montrer qui il est réellement plutôt que de singer les maîtres d'hier qui n'avait rien demandé à personne.