Il faut s'y faire, mais Balthazar a dorénavant radicalement changé. Si vous aimiez les ballades pop langoureuses et nonchalantes, je suis au regret de vous dire qu'il faudra compter sur les anciennes parutions du groupe, puisque ce n'est plus que de l'histoire ancienne.
Enfin, un tel changement était plutôt prévisible. Depuis Thin Wall et surtout Fever, le groupe avait lentement migré vers des sons plus groove (tout en gardant de temps en temps ce qui faisait le charme de Rats). Mais à cette époque, Balthzar réussissait à nous prendre par surprise, ce qui faisait le gros du travail. Mais maintenant que l'effet est passé, que retenir de ce nouvel album?
Et malheureusement, le dernier album ne fait clairement pas le poids avec ses prédécesseurs... Pourtant sur le papier, ça devrait régaler : Sand promettait du groove et de la pop expérimental. Et c'est ce dernier mot qui blesse l'ensemble de l'œuvre : le groupe ne trouvant pas (ou si peu) de mélodies entraînantes comme ce fut le cas avec Wrong Vibrations, Any Suggestion, Blood Like Wine (et tant d'autres), essaie de refourguer son talent derrière de la recherche, de l'inédit. Mais malheureusement, ce qui est nouveau n'est pas forcément bon. La démarche du neuf n'est que trop vaguement intéressante pour moi, et c'est ce qui plombe l'ensemble de l'album. Si Sand propose une certaine richesse avec un large panel de percussions, des boucles de séquenceurs, des petites portions de cuivre... (jusqu'alors peu fréquent dans ce genre de rock-pop-groove), cette richesse n'est que trop peu mise en avant, comme si le groupe ne semblait quand même pas assumer la nouvelle position qu'ils ont eux-mêmes revendiqués. Résultat : ce n'est que trop peu innovant, et un air terrible de déjà-vu s'immisce dans l'écoute. Comme une compil de toutes les chansons osef des autres albums.
Malgré ça, l'écoute est loin d'être désagréable, et certaines chansons sont plutôt prenantes. Le riff d'intro de Losers, le refrain de You Won't Come Around, Halfway assez classique dans la forme mais qui fait très bien le taf... tout cela sont des jolies choses. Mais voilà, ce ne sont que des détails qui peinent à s'affirmer dans l'océan de banalité qu'est l'album.
Au final, Sand se reflète bien à sa pochette. Intrigant dans un premier temps, mais passé l'effet de surprise, on est perdu car on ne comprend pas ce que cherche à faire le groove. Les effets sont là, mais ça ne débouchent sur rien. Passé 2 écoutes de l'album, je vous garantie qu'il n'y en a plus rien à tirer. Ne reste alors que le groove, qui peine à tirer l'auditeur.