Le petit Trevor aime surprendre son monde.


A la fin de l'écoute de The Year of Hibernation qui est surtout The album of 2011, on lui voit alors un chemin tout tracé, à base d'albums contemplatifs, fait avec 3 bouts de ficelles mais toujours aussi efficaces. Et puis débarque Wondrous Bughouse avec sa jaquette à base de vomi et surtout des sonorités complètement torturées. Loin de l'innocence du premier album qui évoquaient les 17 ans, la peur des monstre et tant d'autre thématiques naïves, le chanteur compositeur se retrouve alors dans une sorte de fête foraine presque macabre, où l'adolescence semble bien loin.


L'album est bon mais à vouloir partir loin des mélodies sirupeuses du premier opus, le jeune homme ne livre pas un disque mémorable.
Et donc arrive Savage Hills Ballroom.


Un peu dubitatif face à cette "collection de 10 musiques par Youth Lagoon" j'ai presque cru à l'album de reprise. Mais non, désormais paré d'un rouge à lèvre doré, Trevor Powers mue à nouveau. Et dans cette mue, il y laisse quelques empreintes musicales pour faire une fois de plus peau neuve.


Comme The Year of Hibernation pouvait presque le laisser entendre parfois, le garçon apprécie le genre pop et ce troisième album est ce qui s'en rapproche le plus. Certaines tracks sont même difficilement rattachables à du YL tant le changement peut étonné mais pourtant la magnifique voix est toujours là pour venir appuyer chaque chanson. Dur d'y voir une réel ambiance commune (à ce titre, l’appellation Collection est donc bien trouvée) et surtout dur d'y voir des morceaux aussi touchants et marquants que Montana, July ou 17.


Encore une fois le constat est donc le même, c'est du tout bon (mise à part quelques écarts comme Kerry qui laissent présager une futur évolution malheureuse pour l'artiste) mais il faut croire que le premier album était bien trop parfait, intimiste et puissant pour laisser de la place à toute concurrence interne.


En tout cas l'homme derrière le groupe reste fascinant tant il se révèle être un caméléon. Bien loin du petit jeune à la casquette de ses débuts, il semble devenir un nouveau David Bowie qui tend à évoluer vers des compositions plus travaillées, plus pop, plus différentes.

Kaptain-Kharma
8
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le 4 oct. 2015

Critique lue 85 fois

3 j'aime

Kaptain-Kharma

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