Souvenir d'Enfance

Thiéfaine et moi, c'est une histoire d'enfance. J'avais 7 ans, lorsque j'écoutais cet album pour la première fois. 7 ans... Pour certains cela est trop jeune pour écouter du Thiéfaine. N'en déplaise aux autres qui écoutaient des albums que tout le monde écoutait nonchalamment, sans se questionner sur ce qu'ils entendaient, moi, à 7 ans, au CM2, j'écoutais Thiéfaine et cet album. Cet album qui me suit depuis mes 7 ans. Maintenant j'en ai 18, et je l'écoute toujours, traversant les problèmes informatiques, j'ai perdu l'album physique, bien qu'il me reste encore la version DVD. Et il faut savoir que certains professeur s'inquiétaient, moi, le jeune bambin à lunettes, chantant à tue têtes Gynécée et les Dingues et les Paumés, lisant les tomes d'Harry Potter avec L'Etranger dans le Glace dans les oreilles, et clamant haut et fort "Je vous attend" dans la voiture, un vieux C3 gris, avec lequel on écoutait cet album lorsque nous partions faire des courses, mon père, mon frère et moi.

Doux élan nostalgique, quand tu nous tient...

Mais je divague, je parle de mes frasques de l'enfance, quitte à perdre mon lecteur en chemin, et je m'en fiche. Je comprend mal mon amour pour cet album. Il à terrorisé plusieurs personnes à qui je l'ai fait écouté, disant que les textes, la musiques, et même la voix de Thiéfaine leurs faisait peur, notamment vers la fin, le Diptyque "Les dingues et les Paumés" et "Alligator 427" les mettant extrêmement mal à l'aise. Mais moi, je m'en fiche. J'avais 7 ans, et je comprenais certaines chansons, et d'autres que je ne comprenais tout simplement pas. J'ai mis du temps à comprendre "Sweet Amanite Phalloïde Queen", mais j'aimais la musique. Et je pense que c'est la plus grande force de ce live, et même de Thiéfaine en général. On peux ne pas comprendre les textes, on peux les trouver étrange, voir incompréhensible, la musique reste tout de même impressionnante, surtout dans ce live. Certains le trouveront convenu, ne prenant que peu de risque, et il n'en est rien. La guitare agonise dans des solos d'une puissance sidérante, le guitariste étant aller chercher des influences dans le métal, et dans le Grunge voir même dans le punk. Cette guitare, hurlante dans "Alligator 427" se déchaînant après une tension grandissante, qui explose finalement dans un tourbillon de violence d'orgue, de batterie, de guitare hurlante et de basse ronde et puissante.

Et c'est là la plus grande force de cet album, sa simplicité dans les instruments. 5 instruments : Claviers, Basse, Batterie, Guitare, Voix. C'est tout, pas de violons, pas d'Harmonica ou d'instruments en trop, pas trois guitare, pas deux violoncelles... Rien de trop, rien de plus, rien de moins. Les effets de la guitare faisant office de synthétiseur, les effets dans la voix de Thiéfaine, avec ce cri perçant à la fin de Narcisse 81.

Il est temps de parler de quelques morceaux, les plus forts pour moi.

Cabaret Sainte Lilith est une parfaite introduction, violente, puissante, accrocheuse et mystique (hommage à cette basse et sa légère distorsion). Mais aussi, elle introduit toute l'ambiance de l'album, à l'image de la pochette. Froide, sombre, les musiciens jouant pour eux, et pas pour le publique (en témoigne cette tête baissée, repliée sur elle, ne cherchant pas à se montrer, mais à se cacher). Avec mon regard actuel, je peux sans conteste affirmer que c'est la meilleur introduction faite pour un concert de Thiéfaine (devant Annihilation et la maison Borgnole ou En Remontant le Fleuve).

Je ne vais pas parler des morceaux que j'ai déjà évoqué précédemment, la critique est déjà bien trop longue. Mais, cet album me permet de revenir dans mes souvenirs d'Enfance, non sans une certaine mélancolie scandaleuse, un jeu de la folie, me permettant de descendre dans les enfers de ma mémoire, qui se perdent toutes dans les ombres du soirs dans lesquelles j'écoute cet album, plongées dans les fastes de la solitudes.