Si il y en a qui font du rock avec leurs tripes, pourrait-on dire que les quatre jeunes Anglais ci-présent font du rock avec leur cerveau en ébullition ? La question se pose, comme ça. L'influence de Black Midi (d'après wikipédia) serait principalement Mahavishnu Orchestra, groupe des années 1970 pratiquant du jazz rock qu'un érudit m'a fait découvrir il y a plusieurs années, offrant alors une expérience particulière.
Les membres de Black Midi, comprenant un chanteur qui parfois hurle et croasse ou fait les deux en même temps, maîtrisent leurs instruments, lâchant leurs sons et rythmes comme des chiens fous, "953" giflant d'entrée l'auditeur non averti, alternant des moments dociles plus atmosphériques, avant de finir dans une excellente impression de roue libre pour ce premier titre. Dans "Speedway", on entend bien l'influence Mahavishnu Orchestra, nettement ... Et ainsi de suite,
l'album est un long/bon chemin sonique chaotique d'une musique rock géométrique, énergique et physique influant sur l'esprit bousculé mais aussi sur le corps incité à faire d'étranges danses décalées et saccadées, si on est preneur.
On se rend compte que pour écouter Schlagenheim, il faut garder une bonne forme auditive pour éviter l'étourdissement. Pas le genre de disque à se passer quand on vient de se lever le matin (après une bonne java de la veille). Et peut-être éviter un excès de picole lors d'une écoute, aussi.
Ça faisait longtemps qu'un disque récent n'avait pas bousculé comme ça, pouvant rendre le consentant auditeur dans un état paradoxal de jouissance et de migraine.