High Score

Pour honorer leur vingtième anniversaire, les (plus ou moins) chevelus de Dream Theater se sont embarqués en début d'année pour une tournée mondiale dont le point culminant fût sans conteste la prestation au City Music Hall de New York. Epaulé des trente musiciens de l'Octavarium Orchestra, c'est quasiment trois heures d'extravagances musicales qui seront égrainées au fil des trois cd que constitue ce nouveau voyage super-scénique.

Après un départ brut de pomme où le quintet récite sa leçon en élève appliqué (« The Root of All Evil », « I Walk Beside You »), entre classiques (« The Spirit Carries On ») et surprises (« Afterlife »), on passe la surmultiplié avec une version nettement revue à la hausse de la suite épique « Six Degrees of Inner Turbulence ». La faute à son introduction purement orchestrale (et symphonique ici) qui balaye sans forcer la version studio et ses arrangements gnangnants ; la suite jouant sur du velour sa partition virtuose et débridée.

A rebrousse poil. Succède alors une version doucereuse de « Vacant », habitée par un chant retenu (cette fois) de LaBrie qui pousse le quintet au fond de ses désirs contradictoires. Et de souffler le chaud et le froid entre les mariages langoureux (ennuyeux ?) de « Octavarium », étalé ici sur près d'une demi heure, et le rappel inextinguible de l'infatigable et hymnesque « Metropolis », qui aura rarement sonné de façon aussi exquise.

« Score » relève donc du double exercice de style : un triple live qui pioche dans l'histoire d'un groupe majeur (et vacciné) avec tout ce que cela suppose de sentiment déceptif quant aux choix retenus, et l'agrégation d'un point de vue orchestral toujours casse-gueule sur le papier mais indéniablement réussi chez nos amis. Pour couper court, voici un objet aussi bruyant que séduisant.

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