Après deux albums de haute tenue, sortis au début de la nouvelle vague de heavy metal britannique ("Démolition" en 1980 et "Hit and run" en 1981), "Screaming blue murder" paru en 1982 est donc le troisième album de Girlschool et si à la première écoute on remarque un léger faiblissement, un petit ramollissement par rapport aux deux premiers opus, une deuxième écoute attentive nous rassure, il n'y a rien de bien méchant, juste un peu moins d'agressivité. Le "problème" se situera surtout sur l'album suivant "Play dirty" beaucoup plus FM et où le synthé sera omniprésent.
Concernant "Screaming blue murder", ce que Girlschool perd en spontanéité le groupe le gagne en finesse.
Exit la bassiste (et occasionnellement chanteuse) Enid Williams, partie et bienvenue à Gil Weston qui la remplace.
Moins de grands standards du groupe ici mais on a encore droit à quelques bons morceaux rentre dedans comme "Screaming blue murder", "Take it from me" , "Wildlife" et surtout "Hellrazor" dans le style d'Emergency leur grand classique "motörheadien" du premier album ainsi que "Flesh and blood" magnifique au chant très différent, plus parlé que chanté, presque sussuré.
Et une étonnante reprise des Stones "Live with me" tout a fait honnête.
Les protégées de Motörhead assurent encore bien sur ce disque. Avec le recul ce troisième enregistrement est un album charnière dans la discographie des hard rockeuses anglaises.
Par exemple "Don't call it love" sans être FM sonne plus travaillé et mélodique qu'à l'accoutumé.
Au final une réussite même s'il n'y a plus l'urgence des tout débuts. Girlschool s'est un poil assagie, le tout un peu moins métal, parfois davantage rock mais l'ensemble reste très énergique avec pas mal de bons titres qui ont la pèche et qui font de la formation britannique les numéros 1 incontestées du rock féminin des eighties.
Et une grande bouffée d'air frais, comme le furent quelques années plus tôt les Runaways, dans un univers (hard)rock particulièrement machiste.
On n'a pas idée en 2021 mais il y a quarante ans Girlschool était un groupe phare de la scène naissante du NWOBHM, qu'on regardait d'abord avec curiosité avant de se dire "elles envoient du lourd les filles", avec leur look de garçons manqués, santiags et blousons de cuir.
Et les trois albums sortis entre 1980 et 1982 resteront à tout jamais parmi les meilleurs de la NWOBHM.
Wildlife
https://www.youtube.com/watch?v=6epvmbzVgn8
Hellrazor
https://www.youtube.com/watch?v=XolHnuOA91Y
Flesh and blood
https://www.youtube.com/watch?v=XolHnuOA91Y

nico94
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes mes chroniques "musique", meilleurs albums de 1982 et Mes disques

Créée

le 12 nov. 2021

Critique lue 145 fois

5 j'aime

nico94

Écrit par

Critique lue 145 fois

5

Du même critique

Adieu les cons
nico94
7

Critique de Adieu les cons par nico94

J’avoue que comme pour les films de Kervern/Délépine j’attends toujours les œuvres de Dupontel avec une certaine impatience même si on peut parfois – rarement – avoir de mauvaises surprises (comme...

le 31 oct. 2020

21 j'aime

12

In the Court of the Crimson King
nico94
10

à jamais les premiers

Considéré à juste titre comme le premier album de rock progressif (même si Fripp récuse le terme) "in the court of the Crimson king" est aussi le meilleur album du genre, celui qui a donné ses...

le 3 juin 2018

21 j'aime

77

Killing Joke
nico94
8

Critique de Killing Joke par nico94

1980 la première vague punk anglaise de 76/77 est passée, beaucoup de groupes ont arrêté ou ont évolué vers d’autres styles. Se dessinent de nouvelles tendances : les punks radicaux,...

le 12 avr. 2020

18 j'aime

5