Rain comes down like it's always does

Je crois que j'ai du écouter pour la première fois du TV on the Radio il y a genre un peu plus de 3 ans quand le clip de Will Do est sorti. Beau, ténébreux et surtout original, il reprenait bien la patte de la chanson, de l'album Nine Types of Lights et plus globalement de l'esprit du groupe. Après j'ai fais une pause.
Et puis un beau jour dans mon marathon Breaking Bad je suis tombé sur Dlz. Intense, fougueux et toujours avec cette petite touche originale qui fait que le son se fait remarquer. Ça tient probablement à la voix envoutante et schizophrène de Tunde Adebimpe mais aussi à une composition musicale et des paroles qui en jettent. Alors avec l'arrivée d'Happy Idiot, comme tout le monde j'ai foncé tête la première, j'ai même craqué pour ma première précommande de vinyle (et c'est un des plus beaux packagings que j'ai vu de ma vie) mais au final, est-ce que ça valait le coup ?

Fin de l'intro. Vous pouvez commencer à lire la critique.

On aura beau me dire qu'on doit être impartial et ne pas prendre en compte le contexte d'un album musical, Seeds a son histoire bien particulière. Car il est le premier disque du groupe à avoir été enregistré à 4, sans le regretté bassiste Gérard Smith. Alors déjà, Seeds prend du sens, il s'agit au-delà de l'exploration de nouveaux horizons, de planter les graines d'un avenir fertile, d'aller de l'avant et de ne surtout pas laisser la tristesse l'emporter.
Certes, il y en a des tracks mélancoliques, mais au final les lyrics contrastent presque toujours avec les rythmes lancinants pour porter un message d'espoir et d'amour.
"Et la musique bordel ?!"
Honnêtement en ouvrant la page SensCritique de l'album je m'attendais à des critiques élogieuses et quel fut ma surprise de voir qu'au jour d'aujourd'hui ce n'est pas la joie. Et je le comprends ce sentiment d'une trahison par rapport aux précédents albums, d'un glissement vers le mainstream, d'une certaine paresse.

Sauf que de mon avis personnel, j'ai adoré la cassure avec ce qui a pu être fait avant, encore heureux que les artistes servent à ça parfois, l'ouverture à un public plus large via certaines chansons n'est pas gênant outre mesure puisque la qualité reste au rendez-vous, et enfin les chansons qui peuvent paraître "facile" prennent toute en complexité et en étoffement au fur et à mesure des écoutes. Moi aussi la première écoute m'avait laissé un peu de marbre mais finalement, l'arbre pousse et dévoile autant de branches qu'il y a de pistes, autant de fleurs qu'il y a de sentiments explorés, autant de futurs graines qu'il y a d'explorations et d’expérimentations dans une recherche de style perpétuel.

TVOTR confirme qu'ils sont un groupe majeur dans l'industrie de la musique Indé, je ne pense pas que ce soit pour demain qu'ils deviennent un groupe à radio et tant mieux pour eux. Seeds arrive non pas comme une usine à tube et un monument que certains étaient en droit d'attendre mais comme une aventure intime dans l'esprit d'un groupe qui a fait son deuil et qui ne voit maintenant plus qu'une seule chose à l'horizon : l'épanouissement culturel.