Une introduction lugubre et d'un autre temps, comme sortie tout droit d'un gramophone oublié dans la cave de Leather Face. Puis le Chaos. Des guitares aliénées débarquent, vomissant leurs riffs abscons à travers un mur de bourbe, soutenues par les incantations enrouées du Curator. Le tout est très technique et pourrait rapidement se révéler lassant si il n'y avait pas ces ralentissements insidieux (« Tempus Fugit », « Atmosblisters ») mais toujours à la limite de la rupture. Portal tire son inspiration, entre autres, de Lovecraft, mais chez eux, l'arrivée des grands anciens se fait au travers d'un vortex supersonique balayant tout sur son passage, leur Death Metal est la musique que vous entendez alors que vous venez de trouver un portail vers une autre dimension et que vous vous faites absorber par celui-ci. Ce déluge cacophonique se termine, après un petit interlude « arrêt à l'hôpital de Silent Hill », sur un « The Endmills » de fous furieux, qui fait penser à Blut Aus Nord qui aurait été pris dans une tornade de boue et renvoyé dans les années 30, chez l'ancêtre de Leather Face. La boucle est bouclée.