Parfois j'aime à penser d"un ton facétieux que l’appellation "The Beatles" en dessous de ce "Sgt Pepper's" n'est qu'une vaste mascarade.
S'il y'a bien une main de maître qui fut l’artisan de cette référence inébranlable de la Pop Music c'est belle est bien celle de Sir Mc Cartney.
Véritable tête pensante du projet que ce soit en amont du concept jusqu'à la majorité des tracks qui peuplent la sphère du Lonely Hearts Club Band. Macca a su imprégner le disque de sa personnalité enfantine, édulcoré et loufoque, en décochant des compositions d'une rare maîtrise technique, faisant la part belle aux arrangements soignés.
Au sommet de son inspiration, l'Anglais au visage juvénile déploie une sorte de pastille énergisante à la palette de sonorités patchwork, originale, pure et imprévisible qui se laisse délecter en toute douceur.
Des fraises, des fleurs, une galerie de personnages venue de tout horizons.
L'album fait émerger une imagerie parfaitement illustrée par ses lignes mélodiques vocales faites de velours, et pianos timbrés aux apparitions improbables mais qui par une science ingénieuse de l'articulation d'une track tapent dans le mille.
A l'image de son "A Day In Life" dernier fleuron de la prolifique combinaison Lennon/McCartney. Représentative de l'esprit de cet album, la chanson allie mélancolie, loufoqueries fantaisistes tout en étant articulé par des transitions orchestrales qui intensifient d'une poigne de fer l'impact de la mélodie.
C'est simple ce final de l'album est l'une des plus grandes réussites produites par ces petits génies d'Anglais, donnant à la Pop Music ses lettres de noblesse, genre considéré en son temps comme mineur face à la grande musique, celle dite classique.
Un opus qui fera office de dernier moment d'insouciance avant l'arrivée de l’escadrille de conflits internes qui allaient finir de scinder l'harmonie du groupe. Faisant ainsi naître l'individualité forte de ses membres à travers une course à l’ego dont l'album blanc sera le champs de bataille.
Evidemment tout cela nous laisse imaginer l'éventuelle autre trajectoire possible si le groupe avait su préserver sa solidarité interne, laissant ainsi la part belle aux mystères qui alimentent le mythe des Beatles.
Une question se pose donc, sans son contexte extérieur l'oeuvre des English aurait-elle eu le même impact ? Surement oui, car ses qualités intrinsèques se suffisent à elle même.
Ceci-dit elle aurait perdu de sa force dans notre imaginaire collectif.