The Final Album

C'est tout à l'honneur d'un groupe lorsque celui-ci annonce qu'il va tout arrêter, mais s'apprête à sortir un dernier album histoire de conclure sa carrière en beauté.

Dans le cas de Shaka Ponk ça fait plouf car ils n'ont pas choisi la difficulté. La meilleure option pour ne décevoir personne, c'est de terminer sur un genre de best of de tout ce que le groupe sait faire de mieux, un truc bien généreux qui déborde.

Shaka Ponk s'est au contraire dit que ce serait une super idée de faire un album avec des thèmes qui les touchent particulièrement et 7 titres sur 10 majoritairement écrits en français. Là encore c'est tout à leur honneur, mais pour nous balancer du sous-Saez mélangé à du sous-Noir Désir sur un fond musical bien répétitif où le batteur est bien parti pour s'ennuyer sec en concert et avec un manque de pêche assez effarant, c'est dommage. Parce que même quand les textes sont un peu engageants, notamment 13 000 heures qui parle de l'école, sujet peu abordé ou en tout cas pas de cette façon-là, au bout de la moitié du morceau c'est déjà lassant.

Même Resign qui termine l'album ressemble à un fond de tiroir de Skip the Use. The Evol' avait une meilleure allure de dernier album que celui-ci qui semble annoncer une transition vers autre chose musicalement, et pas vers une fin de carrière où les membres du groupe iraient se consacrer à l'écologie.

J'espère que ça passera bien mieux en Live car on ne retrouve dans cet album final ni la folie ni les riffs efficaces des disques précédents.

Autre édition :

Shaka Ponk - Édition Deluxe (2024)

Ils ont du mal à s'arrêter chez Shaka Ponk... Donc on a droit à quelques nouveautés un an après la sortie de l'album. Ce n'était donc pas le français le problème de l'album original car ces nouveaux titres en anglais manquent de pep's. Tout ça se produit au mixage, c'est comme si on avait oublié une couche de vernis sur une porte, on peut l'ouvrir et la fermer mais c'est moche et ça fait "pas fini". Je serais tenté de dire que c'est We Don't Give a Fuck le meilleur nouveau morceau, mais c'est pas jobard et ils sont obligés de citer Killing Hallelujah pour obtenir une montée en puissance vaguement satisfaisante. Il y a aussi quelques titres en Live, majoritairement les versions acoustiques jouées en début de concert, sauf pour I'm Picky qui a eu droit à sa version studio dans cette configuration. Je les ai vu en concert depuis la sortie de l'album et c'est un super groupe à voir en concert, mais ils ont une énergie qui ne transparait pas forcément une fois la prestation enregistrée je trouve. En même temps, le public parait lointain dans ces versions alors qu'en concert difficile de faire plus proche du public que ce groupe-là. La nouvelle version de Resign je ne vois pas l'intérêt, à part montrer que le groupe, depuis ses débuts, adore remixer et retravailler ses propres titres pour des détails finalement assez insignifiants (les deux premiers albums et Apelogies, c'était le même principe).