L'infortunée
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le 27 mars 2022
4 j'aime
Dernier Shining en date et, encore, un Shining qui divise, entre des critiques enthousiastes et un public souvent plus circonspect. Mon avis se classera du côté des critiques enthousiastes.
Si l'album X tentait reprendre de la vitesse et de l'agressivité après un IX unanimement catégorisé comme molasson, ce 11e album reprend le chemin de la lenteur mais pas de la molesse. Les blast beat ne durent jamais longtemps, les arpèges s'installent... pour être brisés par un riff lourd et puissant.
Premier morceau, taillé pour montrer que Kvarforth n'a pas perdu la main. Blasts, arpège, montée en puissance, blasts. Sympa comme mise en bouche mais rien d'original.
Le second morceau donne la ligne de l'album : un mid-tempo menaçant. Le morceau serpente, se contient un premier temps puis se développe dans une deuxième partie plus relevée. Un riff simple, mais hypnotique et habilement décliné. Un morceau simple mais qui semble sortir, enfin, de nouvelles idées.
Le troisième morceau confirme l'impression. Toujours mid-tempo mais plus martial. Un riff toujours simple mais dans un développement imparable : tensions, résolutions, des couches qui s'empilent, s'enchevêtrent, s'harmonisent et se dissocient. Plus de doutes : Shining est revenu non seulement en forme, mais cette fois inspiré.
Le quatrième morceau aligne à nouveau un morceau bulldozer, lent, puissant, inexorable. Une marche. Et place à nouveau quelques dissonances, un bonbon pour les oreilles.
Vient l'inévitable interlude au piano, toujours adéquat et dans le ton, qui annonce qu'on sort du coeur de l'album pour un dernier tour de piste. Comme pour le premier morceau, ce sixième et dernier morceau revient à du Shining plus classique, efficace mais moins marquant, ancré dans un riff et un rythme black, puis cassure et arpège final.
Si on ne peut pas crier au bouleversement de style radical, le Shining nouveau se montre étonnamment pertinent là où on ne l'attend pas : dans des mid-tempo martiaux, hypnotiques qui installent puis brisent la tension. Dans Shining, la basse est souvent à l'honneur mais c'est particulièrement vrai pour cet album : très présente, généralement très ronde, parfois claquante et incisive, mais toujours menaçante.
Les enthousiastes souligneront l'efficacité, les fondamentaux qui fonctionnement et les quelques innovations, timides mais fondamentales, qui donnent enfin la sensation d'écouter quelque chose de neuf.
Les tièdes ne verront que les redites et regretteront encore les albums qui mettaient tout le monde d'accord.
Les graphistes demanderont ce que c'est que cette pochette immonde.
Les autres auront quitté le navire depuis bien longtemps.
Choisissez votre camp.
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Créée
le 17 oct. 2024
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