Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? C’est pas dur à comprendre que Peter Doherty est un story teller. Donc, il arrive, nous raconte ses histoires à sa façon, et articule bien, chaque strophe, pour qu’on comprenne bien, et avec cette nonchalance dandy post-punk, qui fait son charme, ou qui irrite par moments. Un rien dilettante, un rien je m’en foutiste. La classe à l’anglaise. Ajoutons à cela, le son chaud des guitares électriques, chaud comme sur un album électroacoustique. J’aime ce son, là. Il a un grain particulier qui réchauffe les mélodies. Très peu d’effets, mais une pêche, un côté rugueux qui donne une sacrée pêche justement. Doherty vaut plus que sa réputation d’artiste underground drogué, (qu’il a largement servi aux médias). Il a sut s’entourer d’une équipe qui donne une couleur spéciale. Ça sent la bière, les nuits blanches, et la rue, avec un son qui sort du garage, mais révisé quand même, d’où la propreté. Pour une fois que je l’écoute en album, je suis agréablement surpris.
C’est très groovy, d’où le tube Delivery, simple et sans bavures. Le batteur est là pour rythmer, les guitares pour accompagner. Pourquoi se compliquer la vie quand on peut faire simple ? Le lead vocal assume son statut de leader, et on a un tube indie rock qui ne se cache pas. Il a en commun avec les rappeurs, un côté droit au but, un flow doux-dingue, sans fioritures. Un peu The Cure, mélangez avec une production variété, et souvenez-vous que vous avez été punk, et voilà ! Bon mélange, ma foi ! En le réécoutant, il se révèle plein de surprises : Deft Left Hand, pas mal du tout. Los Art Of Murder, aussi épuré que les guitares sont clinquantes. J’aime le son de cet album, un son métallique, presque bluesy. Un son bien dégrossi, comme la pochette, et décapant comme de l’acide.
Pour apprécier cet album, il faudra aimer les guitares, et les amplis à lampes qui surchauffent, et grésillent…crrrr. Miam, miam ! Des textes introspectifs, dans le genre rocker repenti. Un morceau comme, Crump Begging Baghead, est très sixties, les chœurs, le synthé, le mouvement de basse, très Beatles…Toute la panoplie du néo-rocker est passé en revue, jusqu’à nous donner un morceau swing( ?), musette, assez surprenant sur ce type de prod : There She Goes. A écouter ! Ou Baddie’s Boogie, un rock garage implosif ! Ou Unstookie Titled, mon préféré. Avec ses changements de rythme, il pulse bien. Créatif, pas mauvais cet album. Come les titres, très « poétiques ». Je pensais honnêtement que se serait plus bordélique, moins perfectionné, mais les voix cristallines des guitares superposées avec soin m’ont eues. Ça ne renouvelle pas le genre, mais s’écoute avec un plaisir certain.