L'Angleterre "rock" tourne de plus en plus en rond, et ça commence à devenir un peu désespérant, franchement ! Savages, groupe de filles euh... sauvages, a été plutôt bien accueilli par la presse, avec des références post-punk nombreuses, de Siouxsie Sioux pour la voix à New Order pour la basse et l'atmosphère martiale. Bien, tout cela, moi, du côté références, j'entends plutôt le hardcore intransigeant de Fugazi, et la voix de Patti Smith période "Horses", soit plutôt de l'américain, sans parler des "petits pompages" de riffs grunge (Nirvana ici), voire heavy metal (Black Sabbath, quelqu'un ?). Mais ce petit jeu des "influences", tellement systématique désormais qu'il en est furieusement déprimant, détourne surtout l'attention de tous du vrai problème du "Silence Yourself" : derrière la brutalité raide de la musique, certes fort louable, il n'y a quasiment aucune chanson mémorisable, même après plusieurs écoutes, ou en tous cas aucun morceau dont on se souviendra encore dans cinq ans (... dans deux ans ?). Alors oui, on apprécie forcément la démarche des filles - intelligente, intransigeante - et on devine que, sur scène, ça doit dépoter grave (... ou du moins, on espère...), mais, si l'on observe un léger mieux sur la fin de l'album, il faut bien reconnaître que cette soupe n'est pas meilleure parce qu'elle a été fait dans de vieux pots !