Lâcheté et mensonges
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On connaît depuis le temps, disons depuis leur premier (et sans doute meilleur) album, "Felt Mountain", les problèmes de Goldfrapp : d'abord une sorte d'indécision permanente entre electronica commerciale et ambiances planantes un peu plus "sérieuses" ; ensuite, une forme d'impuissance créatrice paradoxale qui semble toujours limiter au dernier moment la qualité de la musique produite. Bref, à chaque album, on est d'abord agréablement surpris - en général par le son accrocheur, la production soignée, la voix impeccable d'Allison Goldfrapp -, puis un peu déçu au fil des écoutes, pour finir par se dire que le chef d’œuvre, ça sera pour la prochaine fois. Avec l'ambiance noire et réflexive de "Tales Of Us", on était quand même passé près de l'excellence, aussi on aborde ce "Silver Eye" à la belle pochette énigmatique avec espoir. Las ! On comprend vite le principe appliqué ici par Allison et William : créer une ambiance hyper-dreamy et planante sur une base électronique disons "hardcore", pour traiter des thèmes vaguement Sci-Fi. Sans oublier, en une sorte de compromis surprenant, quelques titres un peu plus up-tempo pour rappeler les moments "dance" d'albums comme "Supernature" ou "Black Cherry". Bref, Goldfrapp essaie de ratisser large, ou bien alors se livre à une sorte de bilan de plus de quinze ans de carrière. Malheureusement, une fois encore, l'inspiration manque, et peu de titres se révèlent vraiment mémorables : suivant son humeur, on appréciera les chansons un peu plus pop que sont "Anymore" et "Systemagic" ou bien l'ampleur cinématographique de la conclusion de "Ocean". Mais, une fois de plus, "Silver Eye" loupe la plus haute marche du podium. [Critique écrite en 2017]
Créée
le 17 avr. 2017
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