Je m'amuse en général à décrire (pour ceux qui ne connaissent pas encore ce groupe, et ils sont nombreux) Future Islands comme un Arcade Fire synth-pop conduit par un soul man... Et puis, à force de ré-écouter "Singles", j'ai fini par ne plus savoir si cette formule en forme d'addition pouvait vraiment représenter ce qui se jouait ici. C'est à dire notre rencontre avec une Voix, une vraie, une voix de black égaré dans la peau d'un p'tit blanc exalté, qui commence par nous flanquer "le cul par terre" (la première écoute de "Seasons Change" est un choc), avant de nous emmener à la recherche d'autre chose... Autre chose, mais quoi, tout compte fait ? On sent bien le danger qu'il y a à trop investir dans ces chansons aux mélodies certes efficaces, mais qui au final, manquent de cette originalité (à moins que ça soit tout simplement de force) qui ferait la différence indiscutable avec le tout venant. Pourtant, on veut y croire, tant le trouble est grand quand on écoute Samuel T. Herring : impossible de ne pas frissonner devant cette sorte de fêlure dont il témoigne en permanence, voire même de trembler (d'excitation) en songeant au potentiel terrible qu'on entrevoit ici, derrière l'habileté d'un bel album pop consensuel. [Critique écrite en 2014]