Sir Lucious Left Foot... The Son of Chico Dusty par matic
En 2008 on se frottait tous les mains à l’écoute du single prometteur ‘Royal Flush’ (feat. André 3000 & Raekwon) qui annonçait l’album solo de Big Boi et puis un clip plus tard pour le morceau ‘Sumthin’s Gotta Give’ (feat. Mary J. Blige) ce projet s’arrêta subitement pour rester en suspend pendant 2 ans… Il faudra que Big Boi prennent les choses en mains et quitte son label pour enfin sortir cet album avec un deal chez Def Jam. Il n’y a peut être que la moitié d’Outkast mais on espérait tous retrouver le son mythique du duo même sur un album solo, et lorsqu’on lance l’album on est très vite rassuré par la couleur sonore. L’intro ‘Feel Me’ avec ses talkbox nous placent dans des conditions parfaites pour nous envoyer ensuite les 2 bombes que sont ‘Daddy Fat Sax’ et ‘Turns Me On’, sur ce 2ème morceau cité on retrouve l’esprit Dungeon Family avec Sleepy Brown au refrain et la team Organized Noize à la prod, du grand régale!
Les 8 premières minutes de ce LP sont assez phénoménales et ce n’est que le début car arrive les 3 singles de l’album chacun dans un style à part mais qui colle toujours avec l’esprit très funky des années 80 si chère à Big Boi. Le refrain de ‘Follow Us’ a un peu de mal à passer au début mais les synthés concocté par Salaam Remi gomme vite ce défaut. Arrive ensuite le gros single ‘Shutterbugg’ produit par Scott Storch et retravaillé par Big Boi et sa team de musicien, le genre de morceau qui propulse l’album dans une autre dimension. Sur ‘General Patton’ Big Boi se fait plaisir et prouve qu’il reste un de ces rappeurs au dessus de la moyenne, et même si il n’a pas la prestance lyricale de son compère Andre 3000, il joue tellement bien avec son flow qu’on est scotché du début à la fin sur la plupart des morceaux. Si l’album fonctionne aussi bien c’est en grande partie grâce au travail de Big Boi qui s’adapte à chaque fois à l’esprit du son et qui complètent parfaitement l’instrumental, je ne suis pas sûr que d’autres rappeurs puissent arriver à un résultat aussi bon.
‘Tangerine’ avec T.I. est un tube en puissance, léger mais excellent comme le ‘Ain’t No DJ’ produit par Andre 3000 qui rend hommage au son de la 808 avec le newcomer Yelawolf qui s’offre une bonne exposition (la seule apparition de 3 Stacks sera à la prod puisque le label d’Outkast a interdit à Big Boi de mettre des featuring du duo sur cette galette). ‘Hustle Blood’ (feat. Jamie Foxx / prod Lil Jon) et ‘Be Still’ font redescendre un peu la pression et marque une petite pose dans l’album, des morceaux plus posé et moins délirant qui contrastent avec la 2ème tuerie ‘Fo Yo Sorrows’ signé Organized Noize où l’on retrouve un quatuor Big Boi/George Clinton/Too $hort/Sam Chris pour l’un des meilleurs titres de ce projet. ‘Night Night’ (feat. B.o.B & Joi) et ‘Shine Blockas’ (feat. Gucci Mane) se laissent bien écouter mais n’ont pas le charme dévastateur des autres titres du projet. Un album qui se finit par 2 morceaux signé Organized Noize (‘The Train, Pt. 2′ et ‘Back Up Plan’) et encore une fois cette combinaison naturelle fonctionne à la perfection. Ce n’est pas un album d’Outkast mais bien un délire de Big Boi très très bien travaillé qui va servir de soundtrack de l’été à pas mal de monde je pense.