Vous connaissez sans doute Wednesday 13, de son vrai nom Joseph Poole, car il a été chanteur des groupes Maniac Spider Thrash et Murderdolls, formé avec Joey Jordison, avant de créer son projet solo en 2004, changeant de line-up à chaque album. Comme la chronique est très longue, en plus de bourrer vos petits cerveaux de savoir inutile, je ne vais pas m'attarder d'avantage. Joseph n'est pas content. Sur la pochette il te fixe, l'air mauvais. Pète un coup et dors un peu, c'est pas comme ça que tu vas t'intégrer.
Gorgé de Korn (à leurs débuts) et Marilyn Manson comme tout petit rejeton du poussiéreux et excellentissime "Holy Wood" de qui se respecte, "Skeletons" s'inscrit dans un Horror Punk/Alternativ Rock à petites touches Heavy très catchy, endiablé et foutrement électrique. Joseph se déchaîne, les rimes s'enchaînent et dans la danse les guitares nous entraînent. Que ce soit du headbang sur le refrain de "Put Your Death Mask On", du poing et pieds martelant sur le rythme de "Gimme Gimme Bloodshed" ou du simple dodelinage de tête approbateur sur les guitares de "No Rabbit In The Hat", l'énergie est perceptible et l'envie de découper du pancréas à la machette dans la bonne humeur et le sourire d'une oreille à l'autre se fait sentir. Les guitares crépitantes et la voix du chanteur semblable à un cabri surexcité n'en finissent pas de battre la mesure.
L'album sait s'y prendre avec le rythme. Il combine la variété des morceaux avec ses ouragans de notes débridés, la fougue de Joseph qui s'accorde parfaitement avec les guitares et leur étrange mazurka oberka Punk et ses ballades d'accords très ordinaires (un peu trop d'ailleurs). "Gimme Gimme Bloodsheat" renoue avec cet esprit musical très libérateur fin 90/début 2000 avec le débit vocal coordonné avec les riffs des guitares en intro de morceau, pour d'emblée, donner un ton à la fois léger et bouillonnant (qui me rappelle la cover de Britney Spears par Children Of Bodom). La batterie utilise ses cymbales et ses toms clairs à bon escient pour donner du corps aux morceaux et ajuster la précision rythmique des guitares et le flow de Joseph. Si les chansons sont en général concises (autour des 3 minutes), ce n'est pas par flemmardise mais par dosage. Un album qui se concentre sur la fulgurance et la hardiesse éphémère aura intérêt à condenser sa musique pour plus d'impact et de flux survolté au niveau des articulations qui suivront la mesure.
Wednesday 13 s'est forcément inspiré du mythe du Vendredi 13 pour le nom de son groupe (je vais aller loin avec ce type de réflexions). Mais la direction artistique prise par Joseph ne s'accorde pas vraiment avec l'esprit mystérieux de ce jour. De là à rapprocher cet album avec le thème d'aujourd'hui, ce n'est pas vraiment ce qu'il y a de mieux mais les groupes faisant honneur au chiffre maudit ne courent pas les rues. Au final, ce qui compte c'est le résultat et "Skeletons" ravira pleinement les amateurs de Punk-Rock horrifique qui s'infiltre dans vos membres pour les faire se mouvoir avec la grâce saccadée du sac d'os dérangé de son sommeil éternel par ce vacarme. Oui je galère avec mes analogies.
Notons que, influencé par le bien connu Rob Zombie, Joseph Poole a tenu à toucher de la caméra en réalisant un court métrage d'une demie heure nommé Weirddo A Go-Go le mettant en scène au milieu de poupées et marionnettes. Un film de plus grande envergure serait sur le feu mais rien n'indique actuellement l'état de la progression ni si ce projet est toujours d'actualité.
https://www.youtube.com/watch?v=HiQq5ghbWg4