Gorillaz a plus de 20 ans. Pour un groupe soit disant de "pop" c'est long, extrêmement long même. Pourquoi continuer quand tout a été dit, quand tout ce que l'on pouvait faire semble avoir été fait, quand on a révolutionné un genre presque tout seul, inventer un concept quasiment jamais vu, et faire parmi les meilleurs albums de pop/rock au monde, comment on continu ? Qu'est-ce que l'on fait ? On fait comme ce qu'a fait Albarn pendant la révolution blurienne de "13", on part dans l'introspection. Mais, on part dans l'introspection de qui ? De Damon ? Lui qui l'a déjà fait deux fois dans ses deux albums solo ? Non, on brise le quatrième mur. On fait l'introspection des personnages que l'on a créé, qui résonne étrangement a une vision personnelle du monde. Alors 2D le personnage chante qu'il sait qu'il est un dessin, qu'il sait que rien ne semble important, parce qu'à la fin il restera figé dans ce qu'il est, un coup de crayon, éphémère mais pourtant immortel. "Dans ce nouveau monde, ne soit pas triste pour moi". J'y vois l'appel d'un cinquantenaire qui sait que le monde part légèrement en couille, qui sait qu'il n'est plus au fait des choses. Pourquoi s'attarder sur lui ? Rien n'a de sens, alors dansons avec espoir. Parce que d'un côté, les paroles brisant le quatrième mur et pleine de mélancolie sont aussi un message d'espoir profond, marqué par cette musique qui va de l'avant, qui double de vitesse (littéralement) et qui va, contre tout attente, nous donner de la pêche et de l'espoir. Nous sommes de tout petits singes dérivant dans l'espace, faisons en sorte de le faire correctement.