Sleep’s Holy Mountain
7.7
Sleep’s Holy Mountain

Album de Sleep (1992)

Il y a encore trois ans de cela, j'étais perdu. Perdu dans un monde que je connaissais bien, peut être trop bien, et qui me laissait de marbre. J'avais commencé à me détourner des sentiers que j'avais jusque là sillonné encore et encore, à en arpenter de nouveaux sans jamais m'y retrouver. Mais un jour, le hasard me fit, au détour d'un chemin, rencontré trois bardes dédiant leur vie à la vénération de la sainte montagne. En guise d'humble présent, ces pèlerins m'offrirent une de leur œuvre. Un piètre travail me dirent -ils. Étaient-ils perdus ? Il le semblait, mais leur attitude le démentait. Nous connaissons le chemin m'expliquèrent-ils en guise d'adieu.
De retour chez moi, je me décida à écouter cette fameuse musique. Et alors...je compris. Ils n'étaient pas perdus, pas plus qu'ils n'étaient des pèlerins. Ils étaient des prophètes.


Il est compliqué de dire à quel point cette musique est grandiose, cosmique. Après un premier album de doom tirant sur le stoner, honorable mais pas transcendant, Sleep affichait ouvertement son inspiration et son admiration des codes de Black Sabbath. Holy mountain les éclate en quelque chose d'inédit. Tout dans ce disque est lourdeur tout en étant aérien. La batterie est puissante mais surtout dense, bien placée, c'est ce qu'elle ne fait pas qui rend son groove si lourd. La rickenbacker d'Al Cisnero se fait élégante, à la john paul jones, sur l'intro dantesque de Dragonaut, puis plombante, martelant un rythme pachydermique. Et cette guitare...Matt Pike dévaste tout avec trois accords, leur donnant une expressivité ahurissante, à renfort de bend et de vibrato.
Le groupe livre une musique bouillonnante et hallucinante comme la potion d'un druide...Les solos sont bien placés, pas évident du tout à réaliser et montre une grande maîtrise du son. La voix d'Al Cisnero transpire la drogue, aérienne et sereine, survolant tranquillement le pachyderme rythmique.


Ce disque est un ovni, je ne tombe pas dans cette idée que chacun doit le posséder et point, mais tout amateur de musique doit au moins une fois partir en pèlerinage à la sainte montagne . Cette musique est universel dans cet univers haut en couleur qu'est celui du stoner-doom.


Ps: Trouver le vinyle, c'est chose ardue mais le son en vaut vraiment la peine...

La_voix_du_Dragonaut
10

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Créée

le 5 mai 2015

Critique lue 612 fois

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