Tout grand fan de Genesis rêve de son "Lamb Lies Down On Broadway". Double album conceptuel - sommet progressif. La tradition a du bon. Au sommaire, une histoire d'albinos : "Powder" retravaillé par Morse. Idée de messie et présage d'une prochaine illumination. Le décodage devrait valoir son pesant de clopinettes.
En attendant, "Snow" reste un jeune garçon sauveur d'une humanité calcinée. Perdu dans un New-York cauchemardesque. Le chemin tout tracé : direction "névroses street" parrainées par l'ange Gabriel (Peter).
Musique ! Sur plus de deux heures, le groupe exulte. Succession sans surprises mais diablement excitante du meilleur cru. Mélodies imparables ("Open Wide The Flood Gates", Solitary Soul", "I Will Go"), disjonctées ("Overture n°2"), tendance pop ("Looking For Answers", "Stranger In A Strange Land") où chaque musicien tient sa place avec une éclatante virtuosité.
Première partie assez classique. Passage de la seconde - virages et chicanes à négocier. Loufoqueries avec "Ladies And Gentleman Mr. Ryo Okumoto On Keyboards" dans la tradition de Keith Emerson. Ici, ne pas dégager de titre en particulier tant l'ensemble tient d'un bloc. Du granite où la voix de Neal Morse se partage enfin avec D'Virgilio ("Carrie") - héritage à venir.
L'optimisme est de rigueur. "Wind At My Back" clos le débat. Spock's Beard vainqueur par un sompteux K.O.
"Snow" synthétise l'essence du groupe et de son leader incontesté. Un dernier tour avant le divorce. A l'amiable. La pochette en guise de destinés : deux chemins séparés. Parallèles ? L'avenir nous le dira.
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