Précurseur Seconde
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Des cierges à l’électricité il n’y a qu’un pas et début 2007, Neal Morse poursuivait sa route loin du préchauffé, de l’aseptisé courtois. Avec le très rempli Sola Scriptura (soixante-seize minutes au garrot), l’œuvre solo de notre cher allumé des textes à la foi hirsute se complétait d’un nouveau chapitre qui n’échappera pas à l’univers habituel où le renouvellement complet n’était pas au menu. Après l’Arche d’alliance de Question Mark (2006), embarquement immédiat pour la vie de Martin Luther, en sachant quand même où l’on met les pieds (et les oreilles) puisque la répartition et le style des quatre titres présents suit d’assez près le formidable Bridge Across Forever (2001) du bateau ivre Transatlantic.
Au terme d’une écoute intégrale, on entend déjà les commentaires laconiques sur le radotage en règle de Neal Morse avec ses enluminures, ses thèmes cousins, voire jumeaux, et j’en passe. Pourtant, ce style parfaitement identifiable (le passage hispanisant sur « The Door » ou plus jazzy avec « The Conclusion » rappellent immanquablement et logiquement la période faste de Spock’s Beard) s’agrémente désormais de vagues à six cordes franchement enragées, comme si notre homme traquait la double-croche déséquilibrée (« The Conflict »). Pour l’aider dans cette quête de sens et des sens, ses deux fidèles compagnons de route, Randy George à la basse et l’excité de la double pédale, Mike Portnoy, pimentent le bastringue d’une rythmique franchement salée.
Surtout, et au-delà du talent protéiforme de multi-instrumentiste et de chanteur habité habituel, l’habileté avec laquelle Neal Morse parvient à combiner chaque pièce du puzzle continue d’épater. Invariablement. Quel que soit le format, les vertus mirifiques de ces bouts de ficelles (désormais apparentes mais qu’importe) n’en finissent pas de dérouler et creuser son sillon. A chaque écoute. Sans artifices, ni exagération. Évidemment, le côté prolixe a son revers avec des recettes qui puisaient déjà dans des sources moins évidentes, plus laborieuses que sur le précédent opus, mais loin d’être taries. Soit. Au-delà de son titre un peu ronflant, Sola Scriptura reste malgré tout une pilule très facile à gober, un peu longue à digérer tant elle est blindée d’hymnes en ébullition, de feutrine sonique et de refrains réjouissants dégraissés du pénible. Une musique épicée, totalement récréative. Une aubaine.
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Créée
le 10 mai 2015
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