Il y a des tournants dans l’Histoire qui poussent ceux dont la voix porte à porter un message. Message qu’ils jugent, selon eux, utile et nécessaire. Frànçois and the Atlas Mountains est de ceux là. Le groupe a publier son 3ème album chez Domino Records, intitulé Solide Mirage.
« On commence à très bien s’entendre et ils sont de bons conseils. Ils ont une bonne diffusion dans les grands médias, ce qui nous assure une belle assise mais ils gardent surtout leur esprit indé qui nous sied à merveille. »
La relation de confiance qui s’est installée entre le groupe et leur label, Domino, est perceptible dans le ton de François Marry dès le début de l’interview. Très présent lors de leur tournée monstre pour le consacré Piano Ombre de 2014 et son entêtant single La Vérité, ils ont respecter le choix du groupe de voguer vers des eaux plus sombres et intimistes jusqu’à la conception de ce dernier disque. Un disque dont la genèse prend place à la veille des attentats de novembre, et fait alors prendre à l’album une tournure et un sens presque inattendus.
« Ça a changé la vie de tout le monde, du jour au lendemain, et il est clair que l’album aurait été plus léger sans ces événements. Évoquer ce qui arrive, c’était un réflexe. Il y a une résonance générale qui développe une tendance, en tout cas chez les artistes que je côtoie. Celle de chercher une manière de se lier et d’avoir une aura au delà des niches qu’on s’est fabriquées. »
L’album le plus abouti du groupe, où s’alterne les métaphores et dans lequel les jeux de mots abondent, exorcise des temps difficiles.
« C’est une question de survie, il est temps de sortir de sa bulle et d’aller vers les autres car la seule solution est l’espoir mutuel. Aussi paradoxal que cela puisse sembler. »
Les paradoxes ne manquent certainement pas dans ce Solide Mirage. Le titre le plus révélateur de cette dualité est certainement Apocalypse à Ipsos. François l’explique ainsi :
« Pensée comme une ballade plutôt lancinante j’avais vraiment envie de faire vivre ce texte, alors j’ai joué sur le jeu de mots entre l’apocalypse et la calypso, qui est un rythme des îles jamaïcaines, et qui à l’époque servait à communiquer les nouvelles. Je l’avais écrit en regardant les tapisseries de l’Apocalypse à Angers, que l’on targue d’être prophétiques, à l’image de leur prémonition de Tchernobyl ou des dragons crachant des grenouilles qu’on peut assimiler à la mauvaise parole des médias actuels. Ce morceau cyclique dans sa conception a finalement pris tout son sens avec cette rythmique joyeuse. »
Et Ipsos ?
« L’institut de sondage, évidemment. Qui représente un réel perturbateur de l’opinion. »