Ce retour de Supertramp avait surpris tout le monde en 1997, moi le 1er, fan depuis mon adolescence mais n’espérant pas les voir un jour sur scène. Et pourtant, c’est ce qui s’est passé, ils sont même passés juste à côté de chez moi ! Bon, évidemment, c’est un « groupe » ou plutôt un collectif resserré autour de Rick Davies, les retrouvailles avec Roger Hodgson ayant échoué quelques années auparavant. Au-moins, les 2 auront essayé de se rabibocher mais le rupture de 1983 avait été trop forte. Il semble quand même que ses retrouvailles aient permis l’ébauche de 2 morceaux qui finiront sur ce « Some things never change » : « You win, I lose », mini tube mais qui contient immanquablement la «patte » Hodgson et « And the light » dans laquelle Davies semble s’adresser directement à son vieux frère ennemi, au-delà des conflits, essayer de trouver un terrain d’entente ou une paix, même provisoire : «So many years have come and gone since then/ Still I can't forget the past/ But you and me, we'll sure meet again/ And maybe find the truth at last », touchant. Il y a ici la volonté de gommer les défauts énormes de « Free as a bird » en 87, synthétique au possible et largement raté. Ici, le groupe s’est retrouvé ensemble, en studio, pour y enregistrer le plus possible dans les conditions du live. Ils ne l’avaient jamais fait !

Mark Hart assure les vocaux les plus aiguës (ceux qui étaient dévolus à Roger dans le passé) mais il ne dépasse jamais le rôle de la doublure, c’est dommage, c’est bien Rick qui reste le seul et unique maître à bord. Avec des morceaux comme « It’s a hard world » ça fonctionne bien et on retrouve un Supertramp brillant (ce sera d’ailleurs un des meilleurs moments de la tournée 97, les musiciens faisant durer le morceau !). « Some Things Never Change » ressemble à une suite de « Cannonball » franchement réussie. Mais c’est vrai que l’album souffre d’une longueur excessive, plus de 70 mn, est-ce bien raisonnable ?! Pour réaliser un excellent album, il aurait fallu raccourcir, élaguer pour ne garder que la « substantifique moëlle ». Faute de ça, on finit par s’ennuyer et trouver le temps (un peu) long. Il n’en reste pas moins que cet album est au-moins au niveau de « Brother where you bound ». Même si la tournée était excellente (j’étais au 1er rang, pile face à John Helliwell vêtu d’un élégant costume rouge et chaussures noires !), la même question lancinante se pose : Supertramp sans Roger, est-ce encore Supertramp ? Se la poser est déjà y apporter une réponse, non ?

JOE-ROBERTS
6
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le 12 oct. 2024

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